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« Nous avons besoin de plus de données pour aller vers le big data à la française » (Akim Oural)

News Tank Cities - Paris - Interview n°138805 - Publié le 08/02/2019 à 15:38
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©  Akim Oural
Akim Oural, conseiller métropolitain délégué au schéma d’aménagement numérique à la MEL - ©  Akim Oural

« Nous avons besoin de plus de données, pour aller vers un big data à la française. C’est-à-dire de se positionner vers la régulation industrialisée de la data avec un objectif d’intérêt général », indique Akim Oural Président @ OpenDataFrance (ODF) • Adjoint à la mairie en charge de la ville numérique. @ Ville de Lille • Membre @ Comité national “France Très haut débit” • Membre @ Conseil national du numérique… , le 31/01/2019, auteur du rapport intitulé « Vers un modèle français de villes intelligentes partagées » remis à Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, le 03/07/2018.

« Je pense que la data, dès qu’elle est générée dans l’espace public, devient propriété de l’acteur public, a minima, et du citoyen », déclare Akim Oural. Il voit dans le « croisement des masses de données, venant du privé et public, une aide à la décision pour les pouvoirs publics ». « Les acteurs privés peuvent également améliorer leurs solutions grâce aux données. On a longtemps pensé que la concurrence froide pouvait stimuler l’économie. Mais les GAFAM Provient à l’origine de « Google, Apple, Facebook Amazon et Microsoft » - Désigne les sociétés numériques les plus développées des États-Unis ont montré que le partage aussi. Il faut que l’on s’y mette ».

« Avec le numérique, les équilibres de gouvernance ont changé. Sur l’open data, l’Europe a un regard très État-nation. La notion de donnée, comme facteur positif de la mondialisation, reste à inventer par le biais de l’échange de données ».

« La France est disqualifiée des labels internationaux sur les smart cities car nos territoires placent les citoyens au centre du processus. Or ça n’est pas pris en compte » par les labels. La DG Connect Direction responsable des politiques de la Commission européenne visant à créer un marché unique numérique, avec des fichiers clés tels que les données, la cybersécurité et le droit d’auteur. de la Commission européenne travaille sur un label européen de la smart city, un label loyal sur des critères objectifs, attendu à l’automne 2019.

Akim Oural répond aux questions de News Tank.


« La France, avec la Dinsic et Etalab, est une référence puissante en matière d’open data »

Comment se positionne la France en matière d’open data par rapport à ses homologues européens ?

Il y a une directive européenne  sur le sujet. Certains pays sont très avancés, comme l’Estonie qui est une référence. C’est le contre-exemple de la France, car elle a été contrainte après la chute du mur d’inventer son identité politique et a de fait beaucoup utilisé le numérique. La France, avec la Dinsic et Etalab • Service du Premier ministre, au sein de la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l'État, en charge de l’ouverture des données publiques et du… , est une référence puissante en matière d’open data. En passant au big data, avec des données en grand nombre qui ne soient pas disponibles au grand public, mais seulement aux acteurs publics habilités, des tiers de confiance, pour les revaloriser. Cela pourrait nous permettre de développer ce modèle de ville intelligente à la française.

Comment mettre en place un modèle français de ville intelligente, notamment par le prisme de la donnée et du big data, alors qu’aujourd’hui seulement 5 % des communes de tailles moyennes ont ouvert leurs données ?

Il faut former les décideurs, les élus, les hauts fonctionnaires et leur dire que la donnée n’est pas de la cosmétique »

Cela demande des stratégies de plateforme dans les territoires. Il faut que toutes les données soient interopérables, ce qui rend le sujet très politique. Les départements doivent se parler. Le problème est qu’il n’y a pas de sanction. Pour éviter qu’on mette des sanctions, il faut acculturer les gens : former les décideurs, les élus, les hauts fonctionnaires pour qu’ils comprennent que la donnée n’est pas du cosmétique. La formation n’est pas à la hauteur. C’est pourquoi il y a aussi peu d’implication dans l’open data.

La France compte-t-elle mettre en place d’une norme pour l’interopérabilité ?

Je pense que la France est capable d’être leader sur la question d’une norme. C’est caché dans le terme « modèle français de la ville intelligente ». Je ne dis pas que la France est la plus avancée sur le sujet. Mais pour ce qui est des valeurs, de l'éthique et du respect de l’individu, nous pouvons mettre en place une norme. Si nous ne le faisons pas, les grands groupes n’attendront pas et se positionneront sur des solutions qui vont être utilisées partout dans nos systèmes, et dont on va devenir dépendant, comme avec Google.

Que faut-il faire pour que la France se positionne à l’international sur les sujets des villes intelligentes ?

C’est un changement de culture, et ça peut prendre du temps. Je pense que si nous voulons aller jusqu’au bout de cette démarche, il faut faire ce qu’Emmanuel Macron a demandé, c’est-à-dire créer une Agence européenne pour l’innovation [l'EIC Conseil européen de l’innovation ], et mettre en place des expérimentations dans des villes. Il faut que cet aspect territoire soit présent d’une manière ou d’une autre. Cette agence peut être un guide pour inventer ces nouvelles formes de pratiques, en terme d’aménagement.

L’European Innovation Council (EIC), lancé le 27/10/2017, dispose d’un budget de 2,7 Md€ pour la période 2018-2020. Son rôle : financer l’innovation de rupture à risque (à vocation internationale) et coacher les entreprises afin d’incuber leurs innovations. L’organisation distribue des prix pour récompenser l’innovation. Emmanuel Macron, le 26/09/2017, a proposé la création d’une « agence européenne pour l’innovation de rupture », qui apparaît dans le cadre du 8e programme cadre pour la recherche et l’innovation Horizon 2020 de la Commission européenne.

Akim Oural


• Chargé d’une mission pour la promotion de la Ville Intelligente française à l’international auprès du Quai d’Orsay. Conseiller de Lille Métropole à l’Eco Num. Président de la Com Numérique de la CNCD- Membre du comité France Très haut Débit.

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Parcours

Ville de Lille
Adjoint à la mairie en charge de la ville numérique.
Comité national “France Très haut débit”
Membre
Pictanovo
Administrateur
CITC EuraRFID
Administrateur
Métropole européenne de Lille (MEL)
Conseiller métropolitain délégué au schéma d’aménagement numérique
EuraTechnologies
Administrateur
SDIS 59
Directeur de l’information et de la communication
Lille
9e adjoint au maire délégué à la jeunesse, à l'économie numérique et au cinéma, audiovisuel et arts numériques

Fiche n° 31793, créée le 10/07/2018 à 07:28 - MàJ le 21/12/2020 à 16:29

Métropole européenne de Lille (MEL)

Métropole située dans le département du Nord, en région des Hauts-de-France
• Nombre de communes : 95
• Population : 1,17 million d’habitants
• Superficie : 671,90 km² de superficie
Ville-centre : Lille
Président : Damien Castelain, depuis le 01/01/2015
Vice-présidente au logement : Anne Voituriez
Vice-président à l’urbanisme : Francis Vercamer
• Budgets primitifs :
- 2023 :
1,90 Md€ (1,22 Md€ de dépenses de fonctionnement / 613 M€ de dépenses d’investissements)
- 2022 : 1,94 Md€ (1,19 Md€ de dépenses de fonctionnement / 604 M€ de dépenses d’investissements)
- 2021 : 1,9 Md€ (1,2 Md€ de dépenses de fonctionnement / 707 M€ de dépenses d’investissements)
- 2020 : 1,83 Md€ (1,17 Md€ de dépenses de fonctionnement / 662 M€ de dépenses d’investissements)
- 2019 : 1,84 Md€ (1,15 Md€ de dépenses de fonctionnement / 694 M€ de dépenses d’investissements)
• Effectifs : 2 700 agents (2020)
• Contact : Agathe Lavalée, attachée de presse
• Tél. : 03 20 21 23 50 / 06 30 46 40 17


Catégorie : Collectivités


Adresse du siège

2, boulevard des Cités Unies
CS 70043
59040 Lille Cedex France


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Fiche n° 6239, créée le 12/01/2018 à 16:38 - MàJ le 22/02/2023 à 15:55

Etalab

• Service du Premier ministre, au sein de la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l'État, en charge de l’ouverture des données publiques et du gouvernement ouvert
• Création : février 2011
• Mission :
- Création d’un portail unique data.gouv.fr destiné à rassembler et à mettre à disposition librement l’ensemble des informations publiques de l'État, de ses établissements publics administratifs et, si elles le souhaitent, des collectivités territoriales et des personnes de droit public ou de droit privé chargées d’une mission de service public. Data.gouv.fr met à disposition librement des données brutes dans un format exploitable et développe de nouveaux services en ligne au profit des citoyens, à partir de certaines de ces données. Le portail unique s’inscrit dans la politique de simplification des services publics en ligne
- Coordonner l’action des administrations de l'État et apporter son appui aux établissements publics administratifs pour faciliter la réutilisation la plus large possible de leurs informations publiques
• Contact : Laure Lucchesi, directrice

Catégorie : Etat et autorités publiques


Adresse du siège

64-70 allée de Bercy
75572 Paris Cedex 12 France


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Fiche n° 6603, créée le 20/02/2018 à 10:55 - MàJ le 09/07/2018 à 12:46

©  Akim Oural
Akim Oural, conseiller métropolitain délégué au schéma d’aménagement numérique à la MEL - ©  Akim Oural