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Exclusif« Diminuer de moitié la dépendance aux énergies fossiles en 2030 » (J.-P. Dugoin-Clément, Région IdF)

News Tank Cities - Paris - Interview n°147412 - Publié le 16/05/2019 à 14:24
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ean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président du Conseil régional d’Ile-de-France - ©  D.R.

« Notre objectif est de tendre vers une région 100 % énergies renouvelables et zéro carbone en 2050. D’ici là, notre objectif en 2030 est de diminuer de moitié la dépendance aux énergies fossiles de l’Île-de-France par rapport à 2015, grâce à un triple effort : en réduisant de près de 20 % la consommation énergétique régionale, en doublant la quantité d’énergie renouvelable produite sur le territoire francilien, en multipliant par 3 la part globale des EnR Énergies renouvelables dans la consommation énergétique régionale », indique Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président du Conseil régional d’Ile-de-France à Newstank, le 16/05/2019.

« L’Agence régionale de l’énergie et du climat, lancée officiellement le 04/04/2019, doit être un facilitateur de la transition écologique et énergétique. En 2019, un important chantier est en cours pour l’AREC Agence régionale de l'énergie et du climat , en lien avec l’Ademe, celui de fédérer l’activité des agences locales énergie-climat (ALEC), des points info énergie (EIE), des plateformes territoriales de la rénovation énergétique (PTRE Plateforme territoriale de rénovation énergétique ) et de mettre à leur disposition les meilleurs outils et informations. Ces agences jouent sur un rôle essentiel  d’information et de conseils auprès des acteurs de l’énergie dont les collectivités et le grand public », déclare le vice-président de Région, impliqué dans les dossiers du logement, de la réhabilitation de quartiers, des mobilités individuelles et des transports collectifs, d’urbanisme et d’aménagement.

« Le 1e enjeu pour atteindre ces objectifs est de doubler la capacité de production EnR d’ici à 2030. Nous avons lancé des appels à projets qui rencontrent un vif succès et vont au-delà de nos prévisions les plus optimistes. Nous prévoyons de soutenir d’ici la fin 2019 près de 120 projets dont une vingtaine de projets de méthanisation, une cinquantaine de créations ou extensions de réseaux de chaleur raccordés aux EnR, et, de manière nouvelle et innovante, des projets utilisant l’hydrogène ou encore valorisant la chaleur fatale ».

Jean-Philippe Dugoin-Clément répond aux questions de Newstank.


« La Région incarnera le rôle de chef de file sur l’énergie, l’air et le climat »

Quel a été l’impact du lancement de l’Agence régionale de l'énergie et du climat, au début avril, avec l'IAU Institut d’aménagement et d’urbanisme Île-de-France, la DRIEE Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l'énergie d'Île-de-France , de l’Ademe Île-de-France… ? Quels sont, selon vous, les messages à porter en 2019 ?

Diminuer de moitié la dépendance aux énergies fossiles de l’Île-de-France par rapport à 2015 »

La nouvelle stratégie régionale énergie climat, adoptée en juillet 2018, instaure, au sein de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme IAU Institut d’aménagement et d’urbanisme , une Agence régionale de l’énergie et du climat, l’AREC Agence régionale de l'énergie et du climat îdF dont le lancement officiel a eu lieu le 04/04/2019. Elle doit faciliter et accélérer la transition énergétique, le développement des énergies renouvelables et la lutte contre le changement climatique, à la hauteur des objectifs ambitieux qui sont ceux de la stratégie énergie-climat de la Région. Notre objectif est de tendre vers une région 100 % énergies renouvelables et zéro carbone en 2050. D’ici là, notre objectif en 2030 est de diminuer de moitié la dépendance aux énergies fossiles de l’Île-de-France par rapport à 2015, avec un triple effort :

  • réduire de près de 20 % la consommation énergétique régionale ;
  • doubler la quantité d’énergie renouvelable produite sur le territoire francilien ;
  • multiplier par 3 la part globale des ENR dans la consommation énergétique régionale.

L’AREC Agence régionale de l'énergie et du climat doit être un facilitateur de la transition écologique et énergétique. Pour 2019, un important chantier est en cours pour l’AREC : en lien avec l’Ademe, celui de fédérer, l’activité des agences locales énergie- climat (ALEC), des points Info Énergie (EIE), des plateformes territoriales de la rénovation énergétique (PTRE Plateforme territoriale de rénovation énergétique ), et de mettre à leur disposition les meilleurs outils et informations. Ces agences jouent sur un rôle essentiel d’information et de conseils auprès des acteurs de l’énergie dont les collectivités et le grand public.

Les objectifs du plan énergie climat de la Région Île-de-France, adopté en juillet 2018 (réduire de 20 % les consommations énergétiques d’ici à 2030 et de 40 % d’ici à 2050) sont-ils accessibles ? Et bien connus du grand public et des professionnels ?

Création d’une conférence régionale énergie-climat d’Ile-de-France (COP Energie-Climat IdF) »

Pour réussir la révolution énergétique, la Région va incarner pleinement le rôle de chef de file sur l’énergie, l’air et le climat que lui a confié la loi, de manière à créer le cadre du rassemblement de tous les acteurs et à faire émerger les conditions de la réussite collective pour la transition énergétique en Ile-de-France. Pour ancrer ce rôle, la stratégie prévoit la création d’une conférence régionale énergie-climat d’Ile-de-France (COP Energie-Climat IdF). L’objectif est de mobiliser toutes les parties prenantes, de partager les expériences régionales, nationales européennes et internationales, et de mettre en en valeur des projets les plus innovants Nos objectifs sont certes ambitieux mais ils sont atteignables grâce à la mobilisation de tous. Il faut les considérer comme une trajectoire dans laquelle l’ensemble des acteurs de l’énergie doivent s’inscrire (producteurs comme consommateurs d’énergie). Le premier enjeu pour atteindre ces objectifs est de doubler la capacité de production d’EnR Énergies renouvelables d’ici à 2030. Nous avons lancé des appels à projets qui rencontrent un vif succès et vont au-delà de nos prévisions les plus optimistes.

Quelles seront les actions et décisions à prendre en Ile-de-France pour « passer d’un peu moins de 8 % à 20 % d’EnR Énergies renouvelables à horizon 2030 et 40 % à horizon 2050 » ?

Nous prévoyons de soutenir d’ici à la fin 2019 près de 120 projets »

Le développement des énergies renouvelables est en nette progression comme en témoigne le nombre de dossiers de demande de subventions que nous recevons à la Région ainsi qu’à l’ADEME, dans le cadre de nos nouveaux appels à projets. Nous prévoyons de soutenir d’ici la fin 2019 près de 120 projets dont une vingtaine de projets de méthanisation, une cinquantaine de créations ou extensions de réseaux de chaleur raccordés aux EnR, et, de manière nouvelle et innovante, des projets utilisant l’hydrogène ou encore valorisant la chaleur fatale. Au-delà des soutiens que nous apportons par des subventions, nous travaillons sur une nouvelle ingénierie financière en lien avec les opérateurs énergétiques, les établissements bancaires publics et privés, ou encore les collectivités pour proposer aux décideurs des offres de financement attractives.

Quelles sont les dépenses d’investissement faites d’abord dans les transports les plus marquantes ? Quelle place accorder aux infrastructures routières et ferroviaires (voir l’AMI Appel à manifestation d’intérêt du Forum métropolitain sur les 800 km de routes et autoroutes franciliennes) ?

La Région et Ile-de-France Mobilités auront investi 24 Md€ entre 2016 et 2025, axés sur l’amélioration des transports du quotidien »

La Région Ile-de-France et Ile-de-France Mobilités (IDFM) auront investi 24 Md€ entre 2016 et 2025, axés sur l’amélioration des transports du quotidien. IDFM porte un objectif de 700 nouveaux trains neufs ou renouvelés d’ici à fin 2021. A ceux-ci viendront s’ajouter plus de 800 bus électriques qui contribueront à l’effort sans précédent opéré pour renforcer l’offre de bus avec près de 500 lignes créées ou renforcées.  La Région et IDFM poursuivent un programme de 1,4 Md€ pour rendre 60 % des gares du réseau ferré d’Île-de-France accessibles en toute autonomie. La Région investit également sur des projets de développement ferroviaires majeurs à l’image du prolongement d’EOLE à l’Ouest entre Saint-Lazare et Mantes qui permettra de soulager le RER A, d’améliorer la desserte de la Défense et de la vallée de la Seine ; ou encore l’électrification de la ligne Paris-Troyes qui permettra d’offrir enfin des conditions dignes du 21e siècle aux passagers de la ligne P. La Région a relancé les investissements sur la route sans attendre l’AMI du Forum Métropolitain, qu’elle cofinance pour moitié à hauteur de 1 M€. La Région a en effet lancé dès 2017 son plan « anti-bouchon » et pour changer de route qui vise à réinvestir les infrastructures qui supportent plus des 3/4 des déplacements. Ce plan, doté de 250 M€, comprend une enveloppe réservée à l’innovation de 60 M€, grâce à laquelle la Région a financé de 1e expérimentations du véhicule autonomes, de la signalisation dynamique, ou encore des « enrobés phoniques » pour réduire les nuisances sonores aux abords des voies rapides. La Région et Ile-de-France Mobilités ont également lancé de nombreuses initiatives de promotion du covoiturage, avec des incitations financières directement versées aux conducteurs ainsi que la promotion des  voies réservées à plus long terme.

Mobilité électrique (voir les achats de bus de la RATP), plan hydrogène, bioGNV et gaz pour véhicules : quelle orientation préconisez-vous dans le domaine des énergies alternatives ? N’y a-t-il pas le risque d’une « guerre des réseaux » et d’un saupoudrage des moyens et aides publiques ?

Il ne faut pas être dogmatique et privilégier la diversification des sources d’énergie »

L’objectif des aides publiques en matière de mobilité « propre » est d’offrir la possibilité aux utilisateurs de véhicules individuels de changer pour un véhicule propre permettant de diminuer les émissions de polluants atmosphériques et de CO2. C’est un enjeu majeuren termes de santé publique et d’environnement. Ces aides sont indispensables pour donner un coup de pouce en attendant que les prix de marché baissent pour ces véhicules propres.. Cependant, la mobilité « propre » du point de vue de la qualité de l’air peut poser d’autres problèmes environnementaux, notamment en ce qui concerne l’accès aux matériaux (batteries) et leur recyclage. Il ne faut pas être dogmatique et privilégier la diversification des sources d’énergie pour pouvoir s’adapter dans les années à venir. Il faut également travailler sur la demande de mobilité en évitant les déplacements contraints qui dégradent la qualité de vie en plus de l’impact sur l’environnement. Cela passe par l’aménagement du territoire, les pratiques liées au travail (horaires, télétravail), à l’accès aux services, commerces et loisirs… La stratégie Hydrogène, quant à elle, se déploie sur 2 axes : une production  et distribution d’hydrogène produit à partir d’énergie renouvelable et de récupération, et des usages mobilité.

L’hydrogène sera utilisé par des flottes professionnelles, terrestres (taxis, bus, utilitaires). Le développement de l’usage fluvial est à l’étude. Les réflexions actuelles sont de créer une synergie entre l’implantation des stations d’avitaillement et les flotte de véhicules qui pourraient se développer. De plus, une répartition des points de ravitaillement est nécessaire en liaison avec les différents acteurs impliqués dans cette filière en émergence S’agissant des bus, Ile-de-France Mobilités poursuit un objectif de 100 % de bus propres (2/3 de bus électriques et 1/3 de bus fonctionnant au biogaz) en 2025 dans toute la zone dense de l’Île-de-France et en 2029 pour la totalité de l’Île-de-France. Un travail reste en cours pour la levée des dernières difficultés pour obtenir les autorisations concernant les dépôts de bus de nouvelles générations (qui pourront accueillir les bus avec ces nouvelles motorisations

La mise en place d’une zone à faible émission (ZFE Zones à faibles émissions (mobilité) ) à l’échelle métropolitaine est-elle faisable sans risque de zones oubliées ou non concernées, du fait des contrôles par exemple ?

Ce type de mesure ne peut être efficace qu’à 2 conditions »

Parmi les actions pour réduire les émissions du trafic routier, une zone à basses émissions (ZBE) ou zone à faibles émissions (ZFE) vise à limiter l’accès des véhicules les plus polluants au centre des agglomérations, et donc à accélérer le renouvellement du parc roulant par des véhicules plus récents et à inciter au report modal. Dans ce contexte, la MGP a adopté le 12/11/2018 un projet de mise en place d’une ZBE à l’intérieur de l’A86 à compter du 01/07/2019 pour les véhicules classés Crit’Air 5 et non classés soit 79 communes et 5,61 millions d’habitants. Si la mesure paraît intéressante, elle crée une vraie discrimination en touchant avant tout les ménages les plus modestes qui sont les plus concernés par la détention de véhicules anciens et donc polluants. Ce type de mesure ne peut être efficace qu’à 2 conditions : la réflexion à une échelle régionale car la pollution n’a pas de frontières, mais surtout l’accompagner socialement d’aides massives pour l’achat de nouveaux véhicules. Ce qui est insuffisamment le cas pour le moment. On peut avoir des craintes sur les conséquences sociales de l’application de cette mesure en l’état. Dans ce domaine, la Région a montré l’exemple en instaurant dès 2016, dans le cadre de son Plan « Changeons d’air en Ile-de-France », un dispositif d’aides à l’acquisition de véhicules propres pour les entreprises de moins de 50 salariés. Ce dispositif, qui rencontre un vrai succès, a déjà permis d’aider à l’acquisition de près de 2000 véhicules.

Que pouvez-vous nous dire sur les 100 quartiers innovants et environnementaux ? Et concernant le logement social ?

Volonté de la Région de porter une action forte pour aider le développement de la grande couronne »

Aux côtés des intercommunalités et des communes, la Région joue un rôle moteur dans l’aménagement du territoire et dans la relance de la construction de logements dans toute l'Île-de-France. Or pour construire plus, il faut surtout construire mieux, en aménageant de façon innovante des quartiers où les Franciliens seront heureux de vivre, des beaux quartiers vivants, alliant logements, emplois, transports, services et nature qui répondent à l’objectif de réduction de notre impact écologique. Le dispositif « Quartiers innovants et écologiques » accompagne les projets des collectivités franciliennes qui font preuve d’innovation pour offrir un quartier vivant, sûr et agréable, mixant logement emplois et services de proximité, mais aussi exemplaire en matière de transition écologique et de mobilités. 

Depuis novembre 2016, 42 quartiers été désignés lauréats, des quartiers très divers, avec des spécificités et innovations multiples, situés en zone rurale comme en plein cœur de la zone dense, répartis dans les 8 départements franciliens. Déjà plus de 96 M€ ont pu être affectées à ces opérations, dont les travaux sont en cours ou déjà achevés, prêts à accueillir les nouveaux habitants. On peut citer le quartier de l’Ancre de Lune, à Trilport, ou le quartier des Meuniers, à Bessancours, qui démontrent la volonté de la Région de porter une action forte pour aider le développement de la grande couronne.

Nous menons aussi une politique ambitieuse d’aide au financement du logement locatif familial qui permet d’accroître le rythme de réalisation de ces projets pénalisés par un coût du foncier et de construction très supérieur à celui d’autres régions. Nous subventionnons la construction de logements pour les étudiants afin que la cherté de l’immobilier ne les empêche pas d’étudier alors que l’Île-de-France concentre les principaux pôles d’enseignement supérieur. Nous finançons aussi des logements pour les jeunes en 1e emploi et les sortir de la malédiction française du chômage de masse pour les moins de 30 ans, d’autant que nombreux sont ceux qui viennent dans la Région qui concentre le plus grand nombre d’emplois en France. Depuis 2016, nous avons consacré près de 240 M€ à la construction et la rénovation de logements. Grâce à notre action, ce sont plus de 27 800 nouveaux logements sociaux qui ont été créés ou sont en cours de réalisation. Ainsi, entre 55 000 et 70 000 Franciliens bénéficient d’un logement social grâce à notre action. Près de 8 000 étudiants et jeunes travailleurs supplémentaires sont désormais logés en résidences. En outre, plus de 34 800 logements bénéficient de l’aide que nous apportons aux copropriétés dégradées. Ces opérations permettent de réduire sensiblement les charges, notamment en matière de consommation énergétique, des occupants. Au total, plus de 100 000 Franciliens ont pu être logés ou ont vu leur habitation profondément rénovée après notre action.

Au plan de la gouvernance, comment « casser les silos » et faire converger les moyens et décisions, entre les communes (dont la Ville de Paris), la métropole (MGP Métropole du Grand Paris ), le Forum métropolitain, les EPT Établissement public territorial , le SIGEIF Syndicat intercommunal pour le gaz et l'électricité en Île-de-France et la Région ?

Cette MGP introduit une fracture nouvelle entre Paris et sa petite couronne d’un côté, et les marges de l’Île-de-France de l’autre »

L’organisation territoriale de l’Ile-de-France souffre de sa complexité administrative, avec pas moins de 5 niveaux d’administration en comptant la dernière-née créée par le précédent Gouvernement, la Métropole du Grand Paris (MGP Métropole du Grand Paris ). Le besoin de simplification du paysage institutionnel francilien est urgent, et constitue un enjeu d’attractivité majeur pour l’Ile-de-France, singulièrement à l’heure du Brexit : les investisseurs et les porteurs de projet peinent, à s’y retrouver dans l’éparpillement des compétences entre l’État et les différents niveaux de collectivités, et plus encore depuis la création de la MGP Métropole du Grand Paris . Cette MGP introduit une fracture nouvelle entre Paris et sa petite couronne d’un côté, et les marges de l’Île-de-France de l’autre. En plus de donner l’image d’une région à 2 vitesses, elle a cassé la solidarité entre les territoires de la région, entre les communes rurales et les communes urbaines. Il s’agit pourtant d’une solidarité fondée sur une communauté de destin. Les Franciliens qui travaillent en zone centrale habitent bien souvent la grande couronne et utilisent les transports régionaux pour leurs trajets quotidiens. Nous sommes donc résolument favorables à un choc de simplification. En premier lieu et en priorité, la gouvernance métropolitaine doit être repensée, et nous sommes convaincus que la région est la seule échelle pertinente pour devenir la 1e métropole européenne et lutter efficacement contre les fractures qui la minent. 

Le terme de « neutralité carbone » vous semble-t-il compréhensible pour le grand public ?

Neutralité carbone signifie que sur un périmètre donné (l’Île-de-France), la balance entre les émissions de GES et le captage des GES est nulle, toutes sources confondues »

Le terme de neutralité carbone peut recouvrir de nombreuses réalités différentes, la seule chose qu’on peut faire pour que le grand public comprenne de quoi il s’agit est de définir le périmètre sur lequel on l’utilise. D’une manière générale, neutralité carbone signifie que sur un périmètre donné (l’Île-de-France par exemple) la balance entre les émissions de GES Gaz à effet de serre et le captage des GES est nulle, toutes sources confondues (consommation d’énergie, déplacements, industrie, agriculture…). Les moyens d’y parvenir sont multiples également. Il est possible d’éviter ou de réduire les émissions de GES (en évitant le gaspillage ou par la réduction des consommations d’énergie, l’optimisation de son utilisation), de substituer les énergies fortement émettrices de GES par d’autres énergies moins émettrices de GES (énergies renouvelables notamment) tout en sachant que cela pose d’autres problèmes environnementaux, ou de les compenser, à savoir acheter des « crédits carbone » pour financer des projets de réduction des émissions de GES ailleurs dans le monde.

Les JOP Jeux olympiques et paralympiques 2024 seront-ils une vitrine d’une transition énergétique réussie pour l’Ile-de-France et comment ?

La Région est consciente des enjeux et de la vitrine que représentent les Jeux Olympiques. Un groupe de travail transition énergétique a été mis en place entre le comité organisateur Paris 2024 et les services de la Région. 2 thématiques sont à développer :

  • d’une part, la Région travaille avec Paris 2024 et la Solideo pour des bâtiments économes en énergie. Leur raccordement à des réseaux de chaleur alimentés par des énergies renouvelables et de récupération est à  privilégier. Toute solution innovante sera étudiée par la Région en s’assurant de la pérennité de l’installation.
  • D’autre part, la mobilité lors des Jeux et après est un point essentiel. Le développement important d’une flotte de taxis fonctionnant à l’hydrogène est envisagé par les sponsors du CIO Comité international olympique . Une attention particulière sera portée à ce que l’origine du vecteur énergétique soit renouvelable et les points de distribution harmonieusement répartis sur notre territoire.

En 2018, la Région a étroitement collaboré avec la Solidéo à la construction de la stratégie de développement durable des ouvrages olympiques  pour faire des jeux un levier de la transition écologique des territoires. Les enjeux sont multiples. Il s’agit en premier lieu de respecter les accords internationaux avec une obligation de résultat pour tenir effectivement des JOP Jeux olympiques et paralympiques exemplaires, les premiers jeux alignés sur les objectifs de la COP 21 (Accord de Paris)… Avec cette stratégie, est également visé l’impact pédagogique sachant que certaines actions, même si elles n’ont a priori pas un impact très fort, sont importantes car elles seront très visibles pendant les jeux et contribueront à l’expérience positive de jeux exemplaires mais aussi aux évolutions des modes de vie des usagers post-JO. Enfin, l’enjeu est économique à travers la mise en valeur des savoir-faire français : ceux des  grands groupes comme des PME ou des startups, en matière d’ingénierie, de construction, de services urbains…

La 1e Biennale d’architecture et de paysage, à Versailles (Yvelines) du 03/05 au 13/07/2019, doit-il servir les objectifs et ambitions de la Région ?

Comment la question de l’équilibre entre la ville et la campagne peut être posée de manière pertinente et à bonne échelle »

Dans le sillage de l’accord de Paris, l’édition 2019 de la Biennale d’architecture et de paysage interrogera, du local à l’international, les expériences, les bonnes pratiques et les expertises déployées en Île-de-France et dans de nombreuses métropoles à travers le monde. La biennale sera un espace de réflexion, d’expression, d’émulation, d’expérimentation, de partage et de débat associant tant les institutionnels et que les  professionnels autour du triptyque « L’homme, la vature, la Ville », choisi pour thème.

L’exposition Augures (à l’école d’architecture) se présentera comme un laboratoire des nouvelles pratiques architecturales et montrera comment les innovations technologiques transforment les manières de construire la ville et ses territoires pour répondre aux ambitions et aux enjeux fixés par la Cop 21. Avec l’exposition le goût du paysage accueillie par l’École nationale supérieure du paysage, la Biennale mettra en exergue la façon dont la question de l’équilibre entre la ville et la campagne peut être posée de manière pertinente et à bonne échelle. La biennale contera aussi 24 histoires de reconquêtes et de nouvelles alliances entre ville et nature, des projets urbains courageux face aux enjeux posés par les accords de Paris : 12 villes dans le monde et 12 territoires blessés d’Île-de-France en mutation.

Sur quels points la Région doit insister pendant l'événement ?

Mettre en exergue les réponses architecturales et urbaines mises en œuvre au sein de la région »

L’Île-de-France doit faire face à ces enjeux et tensions. En tant que 1e région d’Europe en matière économique, elle doit répondre aux attentes des Franciliens et renforcer son attractivité internationale, tout en prenant en compte les enjeux d’une gestion économe des espaces et des ressources. La Biennale s’attachera donc aux problématiques auxquelles la région est confrontée et qu’elle a décidé d’investir dès 2016, via le dispositif 100 quartiers innovants et écologiques, l’appui à l’urbanisme transitoire ou encore le déploiement de son  plan vert qui vise à renforcer la place du végétal. Il s’agira bien de mettre en exergue les réponses architecturales et urbaines mises en œuvre au sein de la région, et au-delà de ses frontières par des territoires qui partagent la même nécessité de relever les défis climatiques, et espérons de faire émerger de nouvelles solutions innovantes pour la construction de la ville de demain, autour de l’homme et de la nature. 

Y aura-t-il des lauréats de l’Ile-de-France parmi les projets de « territoires d’Innovation de grande Ambition » (TIGA Territoires d’innovation de grande ambition ), après le dépôt des candidatures fin avril 2019 ?

Nous ne saurions  préjuger des résultats mais nous espérons bien que la candidature portée par la Région Ile de France fera partie  des lauréats. La candidature portée par la région Ile-de-France c’est 118 partenaires dont 87 acteurs économiques, 11 unités de recherche écoles et associations publiques et 20 collectivités territoriales.

Jean-Philippe Dugoin-Clément

Email : jean-philippe.dugoin-clement@iledefrance.fr

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Parcours

Région Île-de-France (Conseil régional d'Île-de-France)
Vice-Président en charge de l'écologie et du développement durable
Mairie de Mennecy (Essonne)
Maire
Communauté de communes du Val d’Essonne
Vice-président de la communauté de communes chargé du développement économique et du commerce de proximité
Mairie de Montereau-Fault-Yonne (Essonne)
Directeur général des services
Mairie de Mennecy (Essonne)
Adjoint au Maire délégué aux Finances et à l’administration générale
Mairie de Montereau-Fault-Yonne (Essonne)
Directeur de cabinet du maire

Fiche n° 34868, créée le 05/04/2019 à 16:55 - MàJ le 10/10/2023 à 10:23

Région Île-de-France (Conseil régional d'Île-de-France)

• Assemblée délibérante de la région Île-de-France
• Départements : Paris (75), Seine-et-Marne (77), Yvelines (78), Essonne (91), Hauts-de-Seine (92), Seine-Saint-Denis (93), Val-de-Marne (94) et Val-d’Oise (95)
• Siège : Saint-Ouen-sur-Seine (93)
• Création : 1976 (loi n° 76-394 du 06/051976)
• Budget (2024)  : 5,3 Md€ dont 2,29 Md€ en dépenses de fonctionnement et 2,864 Md€ en dépenses d’investissement
• Présidente : Valérie Pécresse
• Conseil régional : 209 élus franciliens, 19 commissions thématiques
• Effectifs : 10 300 agents
• Tél. : 01 53 85 53 85


Catégorie : Collectivités


Adresse du siège

2, rue Simone Veil
93400 Saint-Ouen France


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Fiche n° 6918, créée le 09/04/2018 à 11:35 - MàJ le 03/04/2024 à 16:53

Ademe

• Agence de l’environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), renommée Agence de la transition écologique en 2020
• Statut : établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), placé sous la tutelle conjointe du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
• Création : 1990
• Mission : participer à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l'énergie et du développement durable
• Implantations : 3 sites pour les services centraux à Angers, Montrouge (Hauts-de-Seine) et Valbonne (Alpes-Maritimes)
• Président : Sylvain Waserman (depuis juillet 2023)
Contact
• Tél. : 01 58 47 81 28


Catégorie : Etat et autorités publiques


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Fiche n° 6233, créée le 11/01/2018 à 15:10 - MàJ le 15/04/2024 à 12:33

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ean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président du Conseil régional d’Ile-de-France - ©  D.R.