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Delphine Woussen (Orange Business Services) : « Raccorder 12 millions de logements en 2018 »

News Tank Cities - Paris - Entretien n°113068 - Publié le 19/02/2018 à 14:36
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Delphine Woussen (Orange Business Services). - ©  D.R.

« Dans le cadre du plan stratégique de l’Entreprise Essentiels 2020, Orange poursuit son investissement sur la fibre optique dans l’Hexagone. Afin de répondre aux enjeux du gouvernement et de son Plan France Très Haut Débit, l’ambition d’Orange est de raccorder 12 millions de logements en 2018 et 20 millions en 2021 (…) Cela inclut l’ensemble des grandes villes et des villes moyennes, soit près de 60 % des foyers français  », indique Delphine Woussen, directrice des « smart cities » chez Orange Business Services, le 19/02/2018.

La dirigeante précise les cadres de travail d’Orange Business Services dans les domaines de la voiture autonome, des espaces de co-working, de « l’opt-in et out », principe par lequel un particulier doit donner son consentement préalable dans l’usage des données qu’il produit.

Delphine Woussen répond aux questions de News tank.


« Nous transformons les méthodes de travail à distance »

En matière d’habitat, d’urbanisme et de mobilité, quelle est la contribution d’Orange Business Services à la création de la « smart city » ?

Se positionner en opérateur et intégrateur des services numériques à l’échelle de bâtiments, quartiers, villes et territoires »

Notre mission est d'être un des partenaires privilégiés de la transformation digitale des collectivités et des entreprises, en France et à l’international. Cette ambition nous amène à travailler sur des sujets très variés : développement numérique de nouveaux quartiers, mobilité urbaine, sécurité, éclairage public, efficacité énergétique… au travers notamment du big data, de l’internet des objets (IoT), du développement d’applications… Orange Business Services se positionne en opérateur et intégrateur des services numériques à l’échelle de bâtiments, de quartiers, de villes et de territoires tout entier. Nous permettons aux collectivités d’améliorer l’attractivité économique et touristique de leur territoire, d’optimiser la gestion des services urbains et de proposer de nouveaux services aux citoyens. Voyez l’exemple de notre appli développée pour les villes « Nantes dans ma poche », avec laquelle il est possible de programmer ses sorties en ville en temps réel et en direct, ou de notifier un incident en voirie.

Les « smart cities » ont-elles la même signification selon les pays ou territoires ?

En Europe, en Afrique, au Moyen-Orient, nous constatons les mêmes enjeux, même si les priorités peuvent différer : des villes durables, inclusives, résilientes, au plus près des attentes des citoyens. C’est une constante. L'émergence de nouveaux pôles urbains, démonstrateurs des usages de demain, et nativement « smart » et adaptés aux modes de vie, aux cultures, aux histoires…, ne fait pas de doute.

Quel est le degré de réalité du « bâtiment connecté » en France ?

L’internet des objets augmente les possibilités »

Dans le résidentiel comme dans le tertiaire, nous sommes partenaire numérique des promoteurs. Notre rôle, sans entrer dans le domaine de la GTB Gestion technique des bâtiments - système informatique généralement installé dans des grands bâtiments ou dans des installations industrielles afin de superviser l’ensemble des équipements installés , vise à renforcer l’efficacité énergétique des bâtiments, leur confort, la sécurité. Dans le tertiaire, nous agissons avec la même ambition, pour une facilitation des services et la mutualisation des ressources, en temps réel, que ce soit pour les espaces de travail, les parkings, les lieux de vie dans l’entreprise. L’internet des objets augmente les possibilités.

Justement, les espaces collaboratifs sont en vogue. Quelle est votre stratégie dans ce domaine ?

En effet, les tiers lieux, les télécentres et espaces de co-working font l’objet de multiples initiatives. Ils favorisent la redynamisation de tissus économiques locaux aident les acteurs publics à répondre en partie aux attentes de fluidification du trafic urbain. Nous sommes dans une stratégie de partenariat, à l’exemple de notre joint venture avec la Caisse des Dépôts et Regus. Il permet de développer le premier réseau de télécentres urbains et périurbains et complète le réseau existant dans les quartiers d’affaires des principales villes. En France, 72 % des professionnels affirment que les méthodes de travail à distance améliorent la productivité et 76 % pensent qu’elles développent le sens des responsabilités et la gestion du temps.

Quels sont les objectifs de ce réseau ?

Notre réseau de centres de télétravail Stop & Work permet à des salariés de grands groupes, indépendants, start-up ou auto-entrepreneurs d’utiliser de manière souple des espaces de travail ouverts ou privatifs, des salles de réunion, une connectivité très haut débit, des services de visioconférence… Il y a toute une palette de services flexibles et un environnement professionnel qui font défaut au télétravail à domicile. Le réseau Stop & Work est connecté au réseau de centres d’affaires Regus, soit plus de 2000 centres dans le monde et plus de 75 en France.

Quel est le rôle d’OBS dans le futur de la voiture autonome ?

Le projet Scoop vise à faire dialoguer les véhicules entre eux et avec l’infrastructure »

Dans le cadre de la voiture autonome, Orange est impliqué dans plusieurs projets avec des partenaires :

• Le projet Scoop vise à faire dialoguer les véhicules entre eux et avec l’infrastructure par une technologie sans fil, associant Orange, Renault, PSA, le ministère des Transports… ;

• La 5G for cooperative doit concevoir la prochaine génération de réseaux de communication 5G V2X pour offrir des communications véhiculaires sécurisées avec Ericsson, Nokia, PSA, Volvo, Bosch, Huawei… ;

• La 5G Automotive Association (5GAA) pour évoluer, tester et promouvoir des solutions de communication pour la mobilité connectée avec Audi AG, BMW group, Daimler AG, Ericsson, Huawei, Intel, Nokia… ;

• Avec l’arrivée de la 5G, Orange expérimente sur le terrain avec Ericsson et d’autres partenaires de l’écosystème pour répondre aux exigences des véhicules connectés.

• Depuis février 2018, nous sommes implantés sur le site de l’UTAC à Montlhéry où nous développons des partenariats avec des OEM Original Equipment Manufacturer (OEM), ou fabricant d'équipement d’origine (FEO) français.

Que changera le déploiement de la 5G à partir de 2020 ?

Dans le cadre du plan stratégique de l’Entreprise Essentiels 2020, Orange poursuit son investissement sur la fibre optique dans l’Hexagone. Afin de répondre aux enjeux du gouvernement et de son Plan France Très Haut Débit, l’ambition d’Orange est de raccorder 12 millions de logements en 2018 et 20 millions en 2021. La 5G va permettre l’émergence de nouveaux usages. La 3G puis la 4G ont été pensées avant tout pour les smartphones alors que la 5G est conçue pour être un réseau multi-services.

L’open data publique, en vigueur en 2018, change-t-il la donne pour les smart cities ?

Un livre blanc sur le sujet avant la fin du 1er semestre 2018 »

Oui, nous accompagnons pleinement les collectivités dans l’ouverture et la mise en forme de leurs données, car c’est un enjeu de politique publique et de gouvernance. Il faut le voir comme une opportunité. Nous proposons une plateforme de la donnée, en agissant comme un agrégateur. Mais l’opendata locale et publique n’est pas qu’une question de données, de process, de sécurité, d'économies… Le sujet humain est central dans la démarche. Nous accompagnons les villes dans l’appropriation de ces outils, pour elles-mêmes et pour leur écosystème. Le sujet de la sécurité, avec notre expertise autour de la donnée et de la cyberdéfense, est également essentiel. Nous y travaillons avec la DGCF Direction générale du contrôle financier - Direction ministérielle en charge de la performance budgétaire de l'État et des établissements et collectivités publics et Bearing Point. Nous publierons un livre blanc sur le sujet avant la fin du 1er semestre 2018.

Le débat sur le risque de « privatisation » des villes, sensible, a-t-il des raisons d’être ?

Ce consentement préalable et explicite est essentiel »

Oui, c’est un vrai point de vigilance. La ville doit rester souveraine, et la gestion des données privées est centrale dans cet impératif. En tant qu’opérateur télécom, banque, ou provider de services multiples, le groupe Orange est en pointe sur le sujet de l’opt-in et out, par lequel un individu doit donner son consentement préalable et explicite dans l’usage des données qu’il produit. Ce consentement préalable et explicite est essentiel, de même que la transparence et l’anonymisation. La notion de portabilité, qui permet à un client de partir avec ses données dont il est propriétaire, se développe également. Il n’y a aucune ambigüité. Orange n’a pas l’ambition d’être propriétaire des données de la Ville mais de l’aider à mieux les maîtriser et à en saisir tout l’enjeu dans un climat de confiance avec son écosystème.

Delphine Woussen


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Parcours

Orange Business Services
Directrice Smart Cities
Orange
En charge du déploiement en Europe de la livebox et de la voix sur IP
CapGemini Consulting
Conseillère en stratégie

Établissement & diplôme

HEI - Hautes Etudes d’Ingénieur
Master’s degree Ingénierie informatique

Fiche n° 28739, créée le 09/02/2018 à 09:23 - MàJ le 16/10/2020 à 16:27

Orange Business Services (OBS)

• Entité d’Orange dédiée aux entreprises, à la fois opérateur télécom et Entreprise de Services du Numérique en France et à l’international
• Création : 2006
• Mission : fournir des services de télécommunication et des services informatiques aux entreprises en France et dans le monde dans 220 pays et territoires
• Directeur général : Thierry Bonhomme, depuis mai 2013
• Tél. : 01 44 44 22 22

Catégorie : Entreprise


Adresse du siège

78 rue Olivier de Serres
75505 Paris Cedex 15 France


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Fiche n° 6537, créée le 09/02/2018 à 12:12 - MàJ le 09/07/2018 à 13:01