« Nous estimons à 20 000 le nombre de projets qui ne pourront pas être financés en 2018 du fait de la suppression de l’APL Aide personnalisée au logement - aide financière destinée à réduire le montant du loyer accession », souligne Benoît Catel, directeur général du Crédit Foncier, lors de sa conférence à Paris avec la LCA-FFB Constructeurs et Aménageurs de la Fédération Française du Bâtiment , le 21/09/2018. Le Crédit Foncier souligne que le nombre de PTZ Prêt à taux zéro accordés entre janvier et août 2018 a baissé de 31 % (-34 % pour le neuf et -33 % dans l’ancien) et de 55 % pour les maisons individuelles neuves. « Nous estimons que le rétrécissement du PTZ causera l’abandon de 10 000 projets en 2018 », note Benoît Catel. 

« Dans ce contexte, le marché résidentiel s’oriente vers une inflexion à la baisse qui s’explique par une baisse des prix de l’immobilier, des taux d’intérêts toujours en progression et enfin des dispositifs d’aides qui ne sont plus à la hausse en 2018 avec le recentrage de certaines aides à l’acquisition, en particulier la quasi disparition de l’APL accession et la baisse de l’enveloppe du PTZ dans les zones B2 et C (60 % des PTZ sont distribués dans ces zones périurbaines et rurales) », précise le directeur général du Crédit Foncier.

Parmi les principales prévisions en 2018, le Crédit Foncier souligne : 
• le recul des volumes de crédits à l’habitat (neuf, ancien et travaux) à 160 Md€ en 2018, après 175 Md€ enregistrés en 2017 (-9 %). « Nous enclenchons une baisse de cycle et nous nous interrogeons déjà jusqu’à quel volume de crédit il peut baisser alors que l’allongement des durées d’emprunt accompagne pour l’instant la hausse des prix de l’immobilier et la dégradation des soutiens publics (baisse du PTZ dans le neuf et suppression de l’APL accession) », observe Benoit Catel. 
• la hausse de la durée moyenne des prêts bancaires, de 223 mois en août 2018 contre 222 en juillet 2018 (se rapprochant ainsi des 225 mois du 4^e trimestre de 2007) ;
• la stabilité des taux d’emprunt au 3^e trimestre 2018, à un niveau « très bas », de 1,43 % à août 2018 contre 1,44 % à juin 2018.

Sur l’évolution des prix de vente des logements neufs en secteur groupé, « nous les voyons augmenter cette année d’environ +2,7 % en moyenne nationale dans le neuf collectif. Ils atteignent 4 048 € du m² au 2^e trimestre 2018 et augmentent aussi dans l’ancien en moyenne de 3,5 % à la fin du 1^e trimestre 2018 », détaille Benoît Catel.

Selon le Crédit Foncier, « les hausses des prix pèsent sur l’activité même si les bonnes conditions de crédit soutiennent le marché résidentiel. » L’établissement bancaire estime que « le volume de transactions dans l’ancien devrait être plus faible en 2018 que l’an dernier, avec 900 000 en 2018 contre 959 000 en 2017. » Benoît Catel estime la construction de 411 000 logements, soit une baisse de 4,3 % par rapport à 2017.