• Un risque d’impact sur les commandes de véhicules de transport public visible en 2021 dans le contexte de la crise sanitaire, qui aurait des conséquences économiques sur toute la chaîne de production ;
• une accélération voulue de la mobilité électrique qui va nécessiter des changements de compétence et la formation à de nouveaux métiers ;
• un report des usagers du transport en commun sur le vélo qui reste à confirmer après la crise ;
• profiter de la baisse de fréquentation des transports en commun pour réaliser des économies si la baisse persiste après la crise (option de la diminution de l’offre) ou réorganiser les réseaux pour attirer de nouveaux usagers ;
• une crise financière préexistante de la mobilité à l’échelle mondiale que la crise sanitaire n’a fait qu’exacerber ;
• les hyperlieux mobiles comme nouvelle manière d’aborder la mobilité à travers l’activité (ambulances transformées en lieux de téléconsultation mobile…) ;
• décarboner la mobilité via des leviers de report modal et de partage de véhicules plutôt que par la réduction des déplacements (problème de la démobilité) ;
• agir sur le signal prix tout en affectant les recettes à la mobilité pour financer sa décarbonation ;
• l’urbanisme tactique, un levier de report modal pendant la crise avec des limites (exemple des difficultés entre les pistes cyclables transitoires et les intersections avec les réseaux de transport en commun) ;
• partage de la voirie : pas une concurrence entre les modes, mais une redistribution de l’espace avec une dynamique vertueuse entre les modes.
Telle est la conclusion de l’atelier « Une nouvelle ère des mobilités urbaines ? », organisé par News Tank Cities, le 25/06/2020, dans le cadre d’un e-Think Cities « Les défis des transitions urbaines, de l’idéal au réel » (2 plénières et 7 ateliers).

Les 5 conférenciers sont Camille Combe (chargé de mission à la Fabrique de la Cité), Julien Bahri (directeur du développement de BYD France), François Gatineau (président de Mobileese et expert en mobilité électrique), Mireille Apel-Muller (directrice de l’Institut pour la ville en mouvement-Vedecom) et Jean-Baptiste Gernet (adjoint au maire de la Ville de Strasbourg en charge des mobilités et vice-président du Club des villes et territoires cyclables).

Le Gouvernement poursuit un objectif de zéro émission nette de CO₂ d’ici à 2050 sur le territoire. 1^e source de gaz à effet de serre en France, le transport est un enjeu majeur, tandis que la place de la voiture en ville est de plus en plus remise en question du fait de la pollution qu’elle génère et de l’espace qu’elle occupe. En parallèle, de nouvelles formes de mobilités et d’usages se développent dans l’espace urbain : free floating, micro-mobilités, autopartage… La crise sanitaire du Covid-19 est venu perturber des pratiques de mobilité déjà en pleine mutation. Des aménagements cyclables provisoires ont émergés un peu partout sur le territoire avec la promesse d’être pérennisés et un vaste plan de relance de la filière automobile de 8 Md€ doit accélérer la production de « véhicules propres ». Peut-on affirmer pour autant que la crise a réellement modifié les pratiques de mobilité ? En effet, les transports en commun ont été moins fréquentés à la sortie du confinement au profit du vélo et des micro-mobilités, mais ils retrouvent peu à peu leurs niveaux habituels, tandis qu’un risque de report massif sur la voiture individuelle est toujours à craindre. Peut-on parler, dans un tel contexte, d’une nouvelle ère des mobilités urbaines ? Mais surtout quels modèles adopter dans cette réorganisation en cours de la mobilité ?