« Agréger, synthétiser et visualiser l’ensemble des composantes du territoire dans une plateforme 3D »

Les « jumeaux numériques » ne sont-ils d’abord des outils des communication que les Villes utilisent pour promouvoir un nouvel urbanisme ?

Intégrer le modèle fonctionnel des bâtiment et des espaces publics »

Non, ce ne sont pas seulement des outils de visualisation et de communication de projets d’aménagement. Les applications de la maquette numérique rejoignent davantage les enjeux du territoire liés à la smart city. Elles permettent de proposer des solutions de supervision de la ville et réaliser des analyses et des simulations du fonctionnement de la ville pour mieux comprendre son écosystème et améliorer sa gestion. Il y a l’ambition d’offrir dans l’avenir des solutions de supervision des quartiers en intégrant le modèle fonctionnel des bâtiment et des espaces publics, grâce aux BIM Building Information Modeling - Maquette numérique ou modélisation des informations (ou données) du bâtiment et des infrastructures liées et à l'IOT Internet of Things - Internet des objets : écosystème des objets connectés à Internet tels le suivi des équipements et des services publics, la remontée des alertes pour une meilleur gestion des risques, l’état du trafic, l’évolution de la sécurité dans les espaces publics, la satisfaction des riverains liés aux actions de la collectivité…

Au service des collectivités, les maquettes numériques et les hyperviseurs 3D répondent-ils à une obligation de moyens ?

Hyperviseur 3D de l’ensemble des projets »

Nos innovations déployées dans les logiciels doivent simplifier et démocratiser la démarche afin de généraliser l’adoption de la maquette numérique par le plus grand nombre de collectivités possible. La SEM PRO (EPL Entreprise publique locale spécialisée dans le développement urbain pour les collectivités) a mis en œuvre nos solutions pour disposer d’un hyperviseur 3D de l’ensemble des projets qu’elle étudie, lance et pilote sur le territoire de la commune du Plessis-Robinson. Les projets urbains et immobilier sont progressivement intégrés et étudiés, des phases d’esquisse au dépôt des permis de construire avec leurs infrastructures. L’ensemble du parc locatif social est modélisé et documenté dans la base de donnée par organisme HLM.

Nous proposons un clone dynamique intégrant les dimensions spatiales et temporelles du territoire. L’approche que nous défendons réside dans la capacité à agréger, synthétiser et visualiser l’ensemble des composantes du territoire dans une plateforme 3D en incluant à la fois les dimensions spatiales et temporelles, de son état actuel, incluant ses diagnostics environnementaux, ses règles d’urbanisme, ses contraintes d’aménagement, ses transports…, à ses états projetés et simulés dans le futur (Orientations d’aménagement prioritaire, faisabilités, esquisses et permis de construire). Un CIM City information modeling : extension du principe du Bulding information modeling (BIM) à l’échelle d’un territoire permettant de modéliser un espace urbain entier avec toutes les informations le… (City Information Model) issue de l’interaction entre les approches anglo-saxonnes du BIM Building Information Modeling - Maquette numérique ou modélisation des informations (ou données) du bâtiment et des infrastructures liées avec la discipline des systèmes d’information géographiques (SIG Système d’information géographique ) mis en 3D. Outil d’analyse, de concertation et d’aide à la décision en amont, la maquette numérique urbaine devient un outil de présentation des dynamiques et des atouts d’un territoire en aval. Le budget plancher est de 30 000 à 40 000 € pour une ville moyenne.

Sur quels points précis la maquette numérique est-elle un révélateur pour les élus ?

Au-delà de ses capacités de prospective urbaine, la maquette numérique permet aux élus et aux décideurs de mieux réfléchir à l’évolution du cadre de vie urbain de la ville de demain et donc par là, à la qualité de vie future des habitants. Elle s’impose ainsi comme un outil efficace de concertation avec la population en permettant la médiation, la présentation et la promotion des projets de transformation de la ville vers le grand public ou les professionnels (entreprises, promoteurs, investisseurs…). De cette façon, la ville de Courbevoie a pu développer une stratégie digitale de communication et de concertation citoyenne conçue autour de sa maquette numérique 3D. Mise à disposition des habitants sur des pupitres tactiles déployés dans des lieux stratégiques de la ville, elle permet de consulter en 3D et de façon dynamique la nature et la temporalité des grands projets à l’étude par la collectivité.

Quelle est la bonne échelle d’application et dans quels cas concrets ?

4 collectivités situées dans les Hauts-de-Seine »

4 collectivités dans les Hauts-de-Seine ont adopté la démarche de maquette numérique à l’échelle de leur territoire, Courbevoie en 2016, Colombes en 2016, Antony depuis 2017 et Le Plessis-Robinson depuis 2018. Ces 4 communes ont compris l’intérêt de numériser leur territoire. L’objectif est de synthétiser l’ensemble des données et des éléments qui font la ville et qui contribuent à son développement, d’une part, mais aussi à une meilleure gestion des politiques publiques à terme. L’enjeu des jumeaux numériques est d’abord de permettre d’améliorer les prises de décision et d’anticiper l’avenir du territoire, le cadre de vie et sa performance. 

À Antony, la maquette numérique s’est imposée comme un outil de pilotage des projets urbains. Elle a permis d’éclairer le jury lors des phases de concours lancées par la ville portant sur des équipements publics (comme ce fût le cas pour un futur groupe scolaire et une crèche, en permettant d’analyser les projets proposés dans leur environnement urbain réel), ou bien de synthétiser l’ensemble des composantes d’un projet urbain qui sont trop souvent dispersées chez les maîtres d’œuvre et les promoteurs, comme c’est le cas sur des grandes opérations d’aménagement telles que la ZAC Zone d’aménagement concerté - procédure d’urbanisme qui permet aux collectivités ou aux établissements publics y ayant vocation, de réaliser ou de faire réaliser des opérations d’aménagement urbain Jean Zay ou la ZAC Antonypole. Sur ces projets,  la ville innove en invitant les architectes, les paysagistes et les urbanistes à contribuer en intégrant progressivement les étapes clés de leurs études et de leurs projets, des phases d’esquisse aux phases de dépôt des permis de construire. Pour mieux accompagner la maîtrise d’œuvre. Un cahier des charges 3D comprenant des exigences techniques et esthétiques est transmis aux contributeurs du projet. Cette démarche a été reprise depuis peu par l’établissement public territorial du Grand Paris Vallée sud qui poursuit ces initiatives avec l’aménageur, la SPLA Société publique locale d’aménagement Panorama. Une approche globale qui permettra aux riverains de se projeter virtuellement dans le futur quartier.