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Exclusif« Chaque économie de mètres carrés est une action positive et vertueuse » (Marc Seifert, A26)

News Tank Cities - Paris - Interview n°304273 - Publié le 26/10/2023 à 08:30
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Marc Seifert, président de A26 - ©  A26

« Il est impératif de surveiller attentivement la consommation des terres et l’artificialisation des sols. Depuis longtemps, nous nous efforçons de ne pas gaspiller des mètres carrés inutiles, de minimiser notre empreinte foncière et de préserver la biodiversité. Nous transformons pratiquement une dizaine d’immeubles par an. La réversibilité est notre principal objectif. Nous réutilisons des structures, des bâtiments et des matériaux existants, allant parfois jusqu'à récupérer du mobilier provenant d’autres sites. Nous sommes engagés dans des problématiques actuelles et futures. Chaque économie de mètres carrés de terrain est considérée comme une action positive et vertueuse », indique Marc Seifert Président @ A26 Architectures
président de l’agence A26 Architectures • Cabinet d’architecture• Création  : 2016• Président : Marc Seifert• Effectif : 180 collaborateurs• Chiffre d’affaires : 28 M€• Contact , à News Tank Cities, le 20/09/2023. 

« Produire des logements agréables dans une logique de réhabilitation et d’économie de mètres carrés passe tout d’abord par convaincre les promoteurs qu’un balcon, une loggia, n’est pas une dépense, mais un atout de vente pour mieux commercialiser un logement. Il y a eu un véritable changement de paradigme depuis la crise sanitaire. Auparavant, les promoteurs étaient très réticents à inclure ces espaces extérieurs car ils les considéraient comme un surcoût. Aujourd’hui, nous leur affirmons qu’il sera bien plus difficile de vendre des logements s’ils ne proposent pas ce minimum de relation avec le sol, le ciel, l’extérieur… »

« Lorsque l’on parle de reconstruire la ville sur la ville, on ne peut pas faire l'économie d'être un spécialiste et un expert sur la question. Quand je vois des architectes se lancer dans des projets sans réaliser une étude historique du bâtiment, sans avoir pris contact avec l’architecte des bâtiments de France au préalable, je pense qu’ils ont encore beaucoup de progrès à faire dans leur approche des projets architecturaux en cœur de ville. »

Nouvelle identité de l’agence A26, réhabilitation, patrimoine… Marc Seifert répond aux questions de News Tank Cities.


« L’architecture, l’architecte et le monde de la construction ont un impact très fort sur les émissions de carbone, sur l’environnement et sur la consommation d'énergie »

Pouvez-vous présenter l’agence A26 ?

L’objectif d’A26 était de fournir à ses clients la capacité de répondre à une grande variété de besoins »

L’agence A26 est le résultat de la fusion de cinq agences d’architecture il y a environ une douzaine d’années. Cette fusion a créé une structure unique dotée d’une vision partagée concernant l’impact de l’architecture dans la société, le rôle de l’architecte, ainsi que les méthodes de production et de travail. Un élément essentiel de cette vision est de travailler avec des multi-spécialistes, ce qui signifie que l’agence dispose en interne de compétences nombreuses et complémentaires. L’objectif d’A26 était de fournir à ses clients la capacité de répondre à une grande variété de besoins, ce qui nécessitait la création d’une agence globale. Aujourd’hui, A26 compte 180 collaborateurs et génère un chiffre d’affaires oscillant entre 24 et 28 M€  selon les années. L’agence est composée de multi-spécialistes experts dans divers domaines, tels que la logistique, le résidentiel, le bureau, l’enseignement, l’hôtellerie, et bien plus encore.

La diversité des domaines d’expertise d’A26 découle d’un constat partagé au sein de l’agence : la fabrication de la ville ne peut pas se limiter à l’adjonction de programmes distincts, juxtaposés les uns à côté des autres. Au contraire, l’approche privilégiée est celle des projets multi-programmatiques, visant à créer des solutions intégrées et cohérentes pour façonner l’environnement urbain.

L’agence a récemment adopté une nouvelle identité, notamment en ce qui concerne les questions environnementales. D’où vient cette volonté ?

Nous avons depuis très longtemps réfléchi à l’environnement, aux bonnes pratiques et aux responsabilités de l’architecte, mais les maîtres d’ouvrage et les promoteurs n’y étaient pas forcément très sensibles. Nous éprouvions vraiment une forme de frustration à ne pas réussir à faire passer nos idées. Là-dessus, le dérèglement climatique et la crise sanitaire nous ont beaucoup aidés, car de nombreuses choses ont été remises en question. Nous revenons à des questions fondamentales : comment nous habitons, comment nous travaillons, comment nous vivons, comment nous consommons… Nous avons toujours été conscients de l’importance de la relation entre l’intérieur et l’extérieur, du « rapport au sol et au ciel », de l’ancrage d’un bâtiment dans son territoire, des vues qu’un bâtiment peut offrir, des espaces extérieurs (balcons, loggia, terrasses « habitées »… Il y a trois ou quatre ans à peine, ce discours était peu audible, et soudain, il devient extrêmement pertinent pour les promoteurs. Le contexte nous a donc aidés à faire passer certaines idées, mais elles font clairement partie de notre ADN depuis le début.

Il y a trois ou quatre ans à peine, ce discours était peu audible, et soudain, il devient extrêmement pertinent pour les promoteurs »

L’architecture, l’architecte et le monde de la construction ont un impact très fort sur les émissions de carbone, sur l’environnement et sur la consommation d'énergie. Plus nous poussons nos solutions pour réduire la consommation énergétique des bâtiments tout en améliorant leur qualité d’usage, plus vertueux sera notre rôle. Notre ambition est très forte, car nous voulons faire progresser le groupe A26. Nous voulons qu’il ait encore plus de poids pour influencer davantage la capacité à concevoir et construire de manière responsable. Il est essentiel que nous continuions à suivre ce chemin. Nous souhaitons que nos projets se développent davantage, car ils sont respectueux de l’environnement, qu’ils vont dans la bonne direction en général et qu’ils sont bénéfiques pour la planète. C’est pour cela que nous avons adopté « Building Harmony » comme notre signature de marque. Au-delà d’une simple signature, c’est notre approche de travail, à la fois dans nos projets et au sein de notre équipe interne. Il s’agit également d’harmonie avec la planète, l’harmonie avec la société et l’harmonie avec les usagers.

Nous avons d’ailleurs un groupe de réflexion appelé « Le Lab » qui travaille sur ces sujets depuis le premier jour. À travers ce groupe de travail, nous cherchons des idées innovantes, comme la construction de briques à base de bagasse, des briques en terre crue fabriquées avec les excavations du Grand Paris, ou encore un projet que nous réalisons à Gennevilliers en utilisant du béton 100 % recyclé. Cela signifie que tous les agrégats, les composants, etc., ont été récupérés sur le chantier, puis réutilisés pour fabriquer ce bâtiment. Cette construction est une première mondiale et reflète pleinement nos convictions.

La réhabilitation constitue-t-elle une part importante des réalisations de l’agence ? 

Nous transformons pratiquement une dizaine d’immeubles par an »

Bien sûr, de nos jours, il est impératif de surveiller attentivement la consommation des terres et l’artificialisation des sols. Depuis longtemps, nous nous efforçons de ne pas gaspiller des mètres carrés inutiles, de minimiser notre empreinte foncière et de préserver la biodiversité. Nous transformons pratiquement une dizaine d’immeubles par an. La réversibilité est notre principal objectif. Nous réutilisons des structures, des bâtiments et des matériaux existants, allant parfois jusqu'à récupérer du mobilier provenant d’autres sites. Nous sommes engagés dans des problématiques actuelles et futures. Chaque économie de mètres carrés de terrain est considérée comme une action positive et vertueuse.

Récemment, j’ai notamment présenté le projet « Neoma », un projet assez particulier, car nous avons créé un campus “encastré” et au dessus du centre commercial Italie 2 dans le 13e arrondissement de Paris. Nous avons réhabilité un bâtiment de bureaux datant des années 70, qui était totalement désuet et obsolète. Personne ne croyait qu’une telle opération était possible. Malgré les contraintes en matière de sécurité incendie, d’urbanisme et de cohabitation avec le centre commercial, nous avons réussi à créer un campus pouvant accueillir 1500 étudiants dans les meilleures conditions. Le maire du 13ᵉ arrondissement était d’ailleurs favorable à cette implantation, car elle correspond à sa vision de l’arrondissement.

Comment produire des logements agréables dans une logique de réhabilitation et d’économie de mètres carrés ?

Cela passe par convaincre les promoteurs qu’un balcon, une loggia, n’est pas une dépense, mais un atout de vente pour mieux commercialiser un logement. Il y a eu un véritable changement de paradigme depuis la crise sanitaire. Auparavant, les promoteurs étaient très réticents à inclure ces espaces extérieurs car ils les considéraient comme un surcoût. Aujourd’hui, nous leur affirmons qu’il sera bien plus difficile de vendre des logements s’ils ne proposent pas ce minimum de relation avec le sol, le ciel, l’extérieur… Néanmoins, nous traversons actuellement une période très difficile pour le secteur du logement, même si notre agence est moins touchée grâce à sa diversification dans les différents programmes.

Comment réhabiliter des bâtiments sans prendre le risque de dénaturer le patrimoine, notamment en cœur de ville ?

Lorsque nous intervenons dans des espaces protégés ou dans des périmètres de monuments historiques, nous commençons par réaliser une véritable étude historique »

Lorsque l’on parle de reconstruire la ville sur la ville, on ne peut pas faire l'économie d'être un spécialiste et un expert sur la question. Quand je vois des architectes se lancer dans des projets sans réaliser une étude historique du bâtiment, sans avoir pris contact avec l’architecte des bâtiments de France au préalable, je pense qu’ils ont encore beaucoup de progrès à faire dans leur approche des projets architecturaux en cœur de ville. Au sein de l’agence A26, nous comptons deux architectes du patrimoine, formés de la même manière que les architectes des bâtiments de France. De manière systématique, lorsque nous intervenons dans des espaces protégés ou dans des périmètres de monuments historiques, nous commençons par réaliser une véritable étude historique. Ces études prennent du temps et ne sont pas rémunérées, mais elles nous offrent une perspective originale, culturelle et historique sur le sujet. Par la suite, nous rencontrons l’architecte des bâtiments de France pour discuter des enjeux du bâtiment et de ce qui peut être préservé ou non. Nous sommes souvent surpris de constater que lorsque nous entreprenons cette démarche d'études et de recherches préliminaires, nous obtenons des résultats positifs en ce qui concerne la collaboration et la co-conception des projets.

Selon vous, les architectes sont-ils assez formés à ces sujets d’actualité ? 

Malheureusement, dans leurs programmes d'études, les enseignants en architecture mettent souvent l’accent sur la modernité et la construction neuve en proposant des thèmes ambitieux, mais souvent très éloignés de la réalité. Les premières étapes de la conception architecturale et de la réflexion se concentrent généralement sur des projets de réhabilitation. Il s’agit des bases de notre profession, et il est clair que toutes les écoles n’accordent pas une attention suffisante à ces sujets.

Aujourd’hui, la réversibilité, le travail sur l’existant, et la construction sur la ville sur la ville sont des enjeux majeurs. Nous faisons le constat que de nombreux architectes jeunes ou moins jeunes manquent d’expérience et de compétence dans ces domaines, nous sommes donc très investis à les former en interne à cette pratique professionnelle passionnante qui va devenir un des développement majeur de notre métier.

Marc Seifert


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Parcours

B27
Fondateur directeur associé
B27 Bigs
Fondateur associé
A26 Architectures
Fondateur associé

Établissement & diplôme

ESA-Paris (École spéciale d’architecture)
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Fiche n° 50197, créée le 25/10/2023 à 15:02 - MàJ le 25/10/2023 à 15:07

A26 Architectures

• Cabinet d’architecture
• Création  : 2016
• Président : Marc Seifert
• Effectif : 180 collaborateurs
• Chiffre d’affaires : 28 M€
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Catégorie : Architecture et Urbanisme


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Fiche n° 15207, créée le 25/10/2023 à 11:55 - MàJ le 25/10/2023 à 15:10

Tecnova Architecture

• Cabinet d’architecture

Création  : 1992

Président : Gérard Pierre (architecte DPLG)

Chiffre d’affaires (2018) : 820 000 €

Effectif : 8 personnes

Tél. : O1 45 35 17 28

Adresse : 12, rue Pestalozzi à Paris (75005)


Catégorie : Architecture et Urbanisme


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Fiche n° 12875, créée le 29/11/2021 à 17:46 - MàJ le 29/11/2021 à 18:09

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