Patrick Doutreligne, ancien délégué général de la fondation Abbé Pierre et président de l’Uniopss Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux - Association créée en 1947 représentant 20 000 associations du secteur sanitaire, social et médico-social , a démissionné de ses fonctions de président d’Adoma sur fond de divergences avec l’État sur la politique migratoire le 25/06/2018. L’information a été confirmée par le directeur général d’Adoma Jean-Paul Clément, à News Tank, le 06/07/2018.

Selon sa lettre de démission que News Tank s’est procurée, Patrick Doutreligne comptait prolonger son mandat au-delà de septembre 2018. Pour cela, il était nécessaire de changer les statuts pour lui permettre de repousser la limite d’âge de la présidence du conseil d’administration de la société fixée à 65 ans. Les équipes dirigeantes semblaient enclines à suivre ce mouvement, selon Patrick Doutreligne. Mais l’État, actionnaire à 42 % d’Adoma, lui a refusé cette possibilité.

« Je n’ai été qu’à moitié étonné de cette réponse dictée du ministère de l’Intérieur car j’assume les désaccords de plus en plus importants avec les orientations de ce ministère », explique-t-il dans sa lettre de démission, lue au conseil d’administration d’Adoma le 25/06/2018.

Interrogé sur la question lors de la présentation du rapport d’activité 2017 d’Adoma, son directeur général, Jean-Paul Clément, déclare le 06/07/2018 : « Je suis d’autant plus affecté qu’il s’agit d’un ami, mais il vaudrait mieux l’interroger en personne sur ce sujet. La société continuera à vivre. C’est le propre d’une société. Nous allons nous concentrer sur le plus important : produire du logement pour les personnes les plus fragiles, mettre à l’abri ceux qui en ont besoin ».

Patrick Doutreligne avait fait savoir son opposition à la circulaire du ministère de l’Intérieur relative à l’examen des situations administratives dans l’hébergement d’urgence, en date du 12/12/2017. Il avait exprimé des réserves sur la méthode concernant les programmes d’accueil et d’hébergement de demandeurs d’asile (Prahda) pour lesquels le calibrage des appels à projets lui semblait trop tourné vers les grosses structures, au risque d’obérer la capacité des petites associations. Selon lui, ses prises de position lui ont valu un refus de modification statutaire.