« Acquérir près de 2 Md€ de foncier d’ici à 2020 et fluidifier le marché » (Geoffroy Didier, IdF)
« Avec Valérie Pécresse, nous poursuivons 2 objectifs : construire davantage et loger mieux. L’Île-de-France gagne 60 000 nouveaux habitants chaque année. Il existe des terrains pour construire du logement en Île-de-France, mais encore faut-il les rendre disponibles. Pour cela, nous avons engagé une stratégie de libération de foncier, mise en œuvre au sein de l’EPFIF
L’établissement public foncier d’Île-de-France
dont je préside le conseil d’administration. Nous avons voté un plan pluriannuel d’intervention qui consiste à acquérir près de 2 Md€ de foncier d’ici à 2020, afin d’en libérer le maximum et de fluidifier le marché immobilier », déclare à News Tank, Geoffroy Didier, vice-président (LR
Les Républicains
) de la Région Île-de-France, chargé de l’attractivité, du logement et de la rénovation urbaine et président du conseil d’administration de l’EPF
Établissement public foncier - leur mission est d’acquérir des terrains (portage de terrains) en vue d’y construire des logements ou de nouveaux quartiers ou encore des équipements publics
Île-de-de-France, le 11/03/2019, en vue du Mipim
Marché international des professionnels de l’immobilier
du 12 au 15/03/2019 à Cannes.
« Nous disposons d’un stock de 12 millions de m2 au sol, ce qui fait de l’EPFIF
L’établissement public foncier d’Île-de-France
le 1e propriétaire foncier d’Île-de-France. Comment ça marche ? Le maire qui le souhaite nous délègue son droit de préemption pour que nous puissions acheter un terrain. Nous l’acquérons, le nettoyons, le dépolluons si nécessaire, puis le cédons à des promoteurs ou aménageurs à prix coûtant. Nous sommes ce sas indispensable entre les maires, qui veulent transformer leurs communes mais qui ne peuvent pas le faire seuls, et les acteurs privés du logement, qui ont besoin de terrains pour développer le marché immobilier. Nous sommes des facilitateurs », explique Geoffroy Didier.
Attendu au Mipim
Marché international des professionnels de l’immobilier
2019, Geoffroy Didier déclare : « Le marché de l’immobilier n’a pas besoin d’idéologie mais de pragmatisme, de confiance et de constance. C’est la raison pour laquelle je me bats contre la stratégie de ghettoïsation urbaine de certains quartiers ou contre l’encadrement des loyers qui sont le reflet d’idéologies qui desservent aussi bien le marché immobilier que les habitants eux-mêmes. »
« Comme président de l’EPFIF
L’établissement public foncier d’Île-de-France
, j’ai supprimé toutes les normes qui venaient s’ajouter à celles que la loi impose déjà aux acteurs du logement. Mon objectif est clair : que la sphère publique soit non seulement un régulateur mais aussi un facilitateur pour la sphère privée », déclare le vice-président de Région.
Geoffroy Didier répond aux questions de News Tank.
« Nous disposons d’un stock de 12 millions de m2 au sol. Ce qui fait de l’EPFIF le 1e propriétaire foncier d’Île-de-France »
Que pensez-vous des mesures du gouvernement en faveur du logement et de la baisse des constructions ?
Le ralentissement de la construction de logements sociaux entraîne une diminution de la production de VEFA, donc cela atteint les promoteurs et le choc d’offre »La baisse de 5 € des APL Aide personnalisée au logement - aide financière destinée à réduire le montant du loyer a entraîné une véritable baisse des fonds propres des bailleurs HLM Habitation à loyer modéré - logement géré par un organisme d’habitations à loyer modéré, public ou privé, qui bénéficie d’un financement public partiel, direct ou indirect et a déjà comme conséquence la diminution de la construction de logements sociaux. Le ralentissement de la construction de logements sociaux entraîne aussi une diminution de la production de VEFA Vente en état futur d’achèvement - Contrat de vente « sur plan » donc cela atteint les promoteurs et le choc d’offre pourtant promis par le gouvernement. La fin de l’APL accession et la baisse du prêt à taux zéro (PTZ Prêt à taux zéro ), reformaté pour les seules zones urbaines au détriment de la France des villes moyennes et des villages, ont entrainé la baisse de la construction de maisons individuelles. Enfin, la réforme seulement partielle de l’ISF Impôt sur la fortune pénalise les propriétaires, en maintenant la fiscalité sur le patrimoine immobilier alors qu’elle a été, à juste titre, largement allégée sur les flux financiers. En fragilisant ainsi les bailleurs sociaux, les promoteurs et les propriétaires, le Gouvernement a fait le choix d’une politique anxiogène pour les acteurs du logement.
Quel est votre avis sur le rétablissement de l’encadrement des loyers ?
L’Île-de-France gagne 60 000 nouveaux habitants chaque année »Durant la discussion du projet de loi ELAN Évolution du logement et aménagement numérique - Loi « Logement » adoptée le 23/11/2018 par le Parlement , le Gouvernement avait hésité à maintenir ou non l’encadrement des loyers. Il a finalement donné la possibilité aux maires de zones denses de bloquer les loyers de leurs communes pendant 5 ans. Ce retour d’une forme d’économie administrée est un nouveau mauvais signal envoyé aux propriétaires qui ont besoin de confiance, mais aussi une illustration de plus de l’aversion du président de la République pour l’immobilier. Ancien banquier d’affaires internationales, Emmanuel Macron s’est construit en homme de flux financiers. Philosophiquement, il est un adepte de la culture de l’usage, à l’inverse de la propriété et de la tradition patrimoniale française. Une majorité de nos concitoyens souhaite devenir propriétaire pour sécuriser ses vieux jours et transmettre à ses enfants.
Quels sont les objectifs de la Région Île-de-France en matière de construction et de logement ?
Nous voulons arrêter de concentrer les difficultés aux mêmes endroits et aspirons à briser la spirale infernale de ghettoïsation urbaine »Avec Valérie Pécresse, nous poursuivons 2 objectifs : construire plus et loger mieux. L’Île-de-France gagne 60 000 nouveaux habitants par an. Il existe des terrains pour construire du logement en Île-de-France, mais encore faut-il les rendre disponibles. Nous avons engagé une stratégie de libération de foncier, mise en œuvre au sein de l’établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF L’établissement public foncier d’Île-de-France ) dont je préside le conseil d’administration. Concrètement, nous avons voté un plan pluriannuel d’intervention qui consiste à acquérir près de 2 Md€ de foncier d’ici à 2020, afin d’en libérer le maximum et de fluidifier ainsi le marché immobilier. Nous disposons d’un stock de 12 millions de m2 au sol. Ce qui fait de l’EPFIF le 1e propriétaire foncier d’Île-de-France. Comment ça marche ? Le maire qui le souhaite nous délègue son droit de préemption pour que nous puissions acheter un terrain. Nous l’acquérons, le nettoyons, le dépolluons si nécessaire, et le cédons à des promoteurs ou aménageurs à prix coûtant. Nous sommes ce sas indispensable entre les maires, qui veulent transformer leurs communes mais qui ne peuvent pas le faire seuls, et les acteurs privés du logement, qui ont besoin de terrains pour développer le marché immobilier. Pour chacun d’eux, nous sommes avant tout des facilitateurs.
En quoi consiste votre « dispositif anti-ghetto » ?
Nous allons engager près de 2 Md€ sur plusieurs volets en matière d’aménagement, de transports, de logement et d’environnement »Plus globalement, quelle est notre politique en matière de logement social ? Malgré ses contraintes budgétaires, la région Ile-de-France a mobilisé 150 M€ en 3 ans en faveur de la construction du logement social. Pour la seule année 2018, cela représente la création de 8 153 logements ! Nous voulons arrêter, en revanche, de concentrer les difficultés aux mêmes endroits et aspirons à briser la spirale infernale de ghettoïsation urbaine. 7 % des communes de la région concentrent à elles seules 66 % des logements sociaux et certaines villes franciliennes comptent plus de 70 % de logements sociaux. Nous avons donc pris nos responsabilités. Depuis 3 ans, nous ne finançons plus de logements très sociaux (PLAI Prêt locatif aidé d’intégration - permet la construction de logements locatifs sociaux pour les personnes se trouvant dans une situation de grande précarité ) dans les communes qui comptent plus de 30 % de logements sociaux et très sociaux (PLAI et PLUS Prêt locatif à usage social - catégorie correspondant aux HLM traditionnels (65 % de la population française éligible), loyers plus élevés que pour ceux des logements PLAI ). Cela concerne une centaine des 1 300 communes d’Ile-de-France. Nous nous sommes aussi remis à financer du logement intermédiaire (PLS Prêt locatif social - Les bailleurs bénéficient d’une TVA à taux réduit (taux identique aux PLUS et PLAI) et d’une exonération de Taxe foncière de 25 ans, contre conventionnement APL avec l’État ) dans les communes qui n’en comptaient quasiment pas jusque-là. À Aubervilliers, à Saint-Ouen, à Montreuil et à Stains, nous avons même doublé le financement des logements intermédiaires en 3 ans.
Comment la Région Île-de-France s’engage dans la rénovation urbaine et le NPNRU Nouveau programme national de renouvellement urbain ?
Nous accompagnons massivement le nouveau plan national de rénovation urbaine (NPNRU) en investissant 250 M€ de crédits spécifiques afin de désenclaver et humaniser les quartiers les plus en difficulté, nous avons choisi de cibler notre financement sur des projets autour de trois priorités : la sécurité (gardiennage, résidentialisation, vidéo protection), le développement des services et commerces en pied d’immeuble, les équipements pour l’enfance et la jeunesse. De manière plus globale, nous allons engager près de 2 Md€ sur plusieurs volets en matière d’aménagement, de transports, de logement et d’environnement. La Région va, par exemple, financer 348 M€ pour la ligne 11 du métro à Rosny-Bois Perrier qui permettra aux habitants de Montreuil d’être à 25 minutes seulement du Châtelet. La politique du logement sera, elle aussi, mobilisée en faveur des quartiers en difficulté. C’est la raison pour laquelle nous avons spécifiquement prévu une exception au dispositif anti-ghettos pour les quartiers ANRU Agence nationale pour la rénovation urbaine . Enfin, la Région continuera de se mobiliser en faveur de la réhabilitation des copropriétés dégradées, dans les quartiers difficiles et ce, durant toute la mandature. Chaque maire sait à quel point l’accompagnement de ces copropriétés fragilisées est essentiel pour compléter et parachever la rénovation d’un quartier.
Pouvez-vous nous parler de votre combat contre les marchands de sommeil et la création de la Sifae Société immobilière et foncière composée d’Action Logement et de l’Epfif ?
Le marché de l’immobilier n’a pas besoin d’idéologie mais de pragmatisme, de confiance et de constance »De plus en plus d’élus sont confrontés, dans leurs communes, à des situations de logement indigne qui prennent la forme de divisions pavillonnaires clandestines. Des délinquants n’hésitent pas à exploiter des publics très fragiles -des travailleurs pauvres, des mères isolées avec jeunes enfants, des personnes âgées…- qui n’ont pas toujours accès au logement social et se voient contraints de payer des sommes très importantes pour un logement indécent, jusqu’à 800 € par mois pour un 15 m². Alertés par un grand nombre de maires, nous avons décidé d’imaginer de nouvelles solutions visant à enrayer le phénomène. Avec l’aide d’éminents juristes et après une étude approfondie du phénomène avec les maires, j’ai remis au Gouvernement un projet de loi clé en mai à Julien Denormandie qui a entendu ce cri d’alarme en faisant voter nos propositions, par voie d’amendements, dans la loi ELAN Évolution du logement et aménagement numérique - Loi « Logement » adoptée le 23/11/2018 par le Parlement afin de mieux sanctionner les marchands de sommeil. Jean-Louis Borloo m’a véritablement soutenu dans ma démarche et Emmanuel Macron y a été sensible. Mais il faut aussi agir en amont. L’EPFIF, avec Action Logement, vient de créer une société spécifique, la SIFAE (société immobilière foncière Action Logement EPFIF), afin d’investir 80 M€ pour racheter des pavillons susceptibles d’être acquis par des marchands de sommeil et les transformer en logements sociaux. Nous avons décidé de nous placer sur le marché immobilier pour faire directement concurrence aux délinquants. Dans la 6e puissance économique du monde, je ne me résous pas à ce qu’il puisse encore exister des zones de non-droit dans le logement. Ce combat me tient particulièrement à cœur.
Au Mipim Marché international des professionnels de l’immobilier , avez-vous un message pour les acteurs du marché du logement et de l’immobilier ?
J’avance avec une conviction : le marché de l’immobilier n’a pas besoin d’idéologie mais de pragmatisme, de confiance et de constance. C’est la raison pour laquelle je me bats contre la stratégie de ghettoïsation urbaine de certains quartiers ou contre l’encadrement des loyers qui sont le reflet d’idéologies qui desservent aussi bien le marché immobilier que les habitants eux-mêmes. C’est aussi la raison pour laquelle, comme président de l’EPFIF, j’ai, par exemple, supprimé toutes les normes qui venaient s’ajouter à celles que la loi impose déjà aux acteurs du logement. Mon objectif est clair : que la sphère publique soit non seulement un régulateur mais aussi un facilitateur pour la sphère privée.
Geoffroy Didier
Député PPE @ Parlement européen
Conseiller régional LR @ Région Ile-de-France
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Parcours
Député PPE
Conseiller régional LR
Vice-président (chargé de l’attractivité, du logement et de la rénovation urbaine)
Fiche n° 33580, créée le 14/12/2018 à 12:33 - MàJ le 05/06/2019 à 13:39
Région Île-de-France (Conseil régional d’Île-de-France)
• Assemblée délibérante de la région Île-de-France
• Départements : Paris (75), Seine-et-Marne (77), Yvelines (78), Essonne (91), Hauts-de-Seine (92), Seine-Saint-Denis (93), Val-de-Marne (94) et Val-d’Oise (95)
• Siège : Saint-Ouen-sur-Seine (93)
• Création : 1976 (loi n° 76-394 du 06/051976)
• Budget (2024) : 5,3 Md€ dont 2,29 Md€ en dépenses de fonctionnement et 2,864 Md€ en dépenses d’investissement
• Présidente : Valérie Pécresse
• Conseil régional : 209 élus franciliens, 19 commissions thématiques
• Effectifs : 10 300 agents
• Tél. : 01 53 85 53 85
Catégorie : Collectivités
Adresse du siège
2, rue Simone Veil93400 Saint-Ouen France
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Fiche n° 6918, créée le 09/04/2018 à 11:35 - MàJ le 05/11/2024 à 14:21
Établissement public foncier d’Île-de-France (Epfif)
• EPF d’État, né de la fusion des EPF départementaux franciliens
• Création : 2006
• Missions : contribuer à l’offre de logements (dont les logements locatifs sociaux) et au développement économique, par la production de foncier constructible, et piloter des opérations de requalification des copropriétés dégradées d’intérêt national (type Orcod-IN)
• Partenaires : plus de 350 collectivités (75 % de la population francilienne)
• Activité (2023) : 6 700 logements ; 2022 : cessions foncières (364 M€ pour 7 160 logements réalisés), acquisitions foncières (591,3 M€) ; 2021 : cessions foncières (291 M€ pour 6 980 logements réalisés), acquisitions foncières (540 M€)
• Président : Jean-Philippe Dugoin-Clément (depuis le 22/09/2021)
• Directeur général : Gilles Bouvelot (depuis 2006)
• Directeurs généraux adjoints : Joëlle Boneu (en charge des Orcod-IN), Thomas Lurçon (en charge du pôle opérationnel), Guillaume Terraillot (en charge du pôle stratégie et ressources)
• Directeur de la communication : Guillaume Idier
• Contact : Guillaume Idier
• Tél. : 01 40 78 90 90
Catégorie : Etat et autorités publiques
Adresse du siège
4/14, rue Ferrus75014 Paris France
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Fiche n° 7504, créée le 07/08/2018 à 06:06 - MàJ le 24/10/2024 à 13:23
© News Tank Cities - 2024 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »