« C’est l’heure pour les EPL de revaloriser leur modèle, de montrer leur robustesse » (S. Keita, SCET)
Paris - Publié le mardi 17 septembre 2019 à 11 h 50 - n° 160369 « La proposition de rédaction d’un livre blanc sur l’économie mixte faite par la Fédération des EplEPLEntreprise publique locale est une excellente initiative. Ce livre blanc arrive à un moment opportun puisque, quand on prend de la hauteur et que l’on met en perspective les évolutions économiques, institutionnelles, territoriales, sociologiques, démographiques et toutes les transitions à l’œuvre, l’on constate que, de toute évidence, il est l’heure pour les Entreprises Publiques Locales de revaloriser leur modèle, montrer la robustesse de leurs bases et d’assigner une nouvelle frontière à leur déploiement », écrit Stéphane KeitaStéphane Keita, Pdg de la SCETSCETServices, Conseil, Expertises et Territoires - Filiale à 100% de la Caisse des dépôts, société d'ingénierie de projets accompagnant les collectivités et leurs satellites (entreprises publiques,HLM...), administrateur de la Fédération des Epl, administrateur de la SEMSEMSociété d'économie mixte immobilière Genopole (à Évry), dans une tribune publiée le 13/09/2019 par la FedEPLFedEPLFédération des EPL.« De nouveaux besoins apparaissent dans les territoires qui invitent à enrichir les pratiques des EPL et à réexaminer leur positionnement. (…) Le niveau des compétences et des qualifications s’est enrichi et il n’est pas rare que les collectivités sollicitent leurs outils aussi pour les accompagner dans l’élaboration de leur stratégie et la structuration de l’ingénierie de projet, bien en amont de la mise en œuvre opérationnelle. Ces évolutions et transitions, qui laissent entrevoir une nouvelle frontière pour l’aménagement du territoire, constituent un champ d’investigation nouveau pour les EPL et une opportunité, pour elles, d’y jouer un rôle majeur », écrit-il.
La FedPEL organise un événement sur « l’attractivité des territoires » à Arras, le 20/09/2019, et annonce la présentation de son livre blanc sur l’économie mixte locale au congrès de Strasbourg, du 08 au 10/10/2019.
Voici la tribune de Stéphane Keita.

La tribune de Stéphane Keita, président de la SCETSCETServices, Conseil, Expertises et Territoires - Filiale à 100% de la Caisse des dépôts, société d'ingénierie de projets accompagnant les collectivités et leurs satellites (entreprises publiques,HLM...)
De nouveaux besoins apparaissent dans les territoires qui invitent à enrichir les pratiques des EPLEPLEntreprise publique locale et à réexaminer leur positionnement
Afin de permettre aux projets innovants de se déployer et aux collectivités de prendre en compte le plus efficacement possible les nouveaux besoins et exigences des citoyens, les EPL apparaissent comme des instruments en pleine évolution.
Notre pays a atteint un palier quantitatif dans l’aménagement et l’équipement de son territoire : tant en matière de grands projets d’infrastructures routières et ferroviaires, qu’en termes d’opérations urbaines de grande envergure ou de méga-chantiers, qui ont structuré, pendant tant de décennies la reconfiguration de la trame urbaine. On est désormais moins dans la conquête d’un espace à aménager, que dans la réparation du territoire. Par ailleurs, la « SEMSEMSociété d'économie mixte-béton », se mue souvent en « SEMSEMSociété d'économie mixte-gestion ». Les projets territoriaux ont changé de nature et de dimensionnement. Ils font appel à des compétences de plus en plus croisées et pointues et doivent répondre à de nouveaux enjeux comme : l’aspiration à une participation plus active de la société civile aux choix ; l’exigence de la ville durable ; l’impact de l’innovation technologique et la gouvernance de la donnée ; l’arrivée de formes d’économie plus collaboratives.
Le niveau des compétences et des qualifications s’est enrichi et il n’est pas rare que les collectivités sollicitent leurs outils aussi pour les accompagner dans l’élaboration de leur stratégie et la structuration de l’ingénierie de projet, bien en amont de la mise en œuvre opérationnelle. Ces évolutions et transitions, qui laissent entrevoir une nouvelle frontière pour l’aménagement du territoire, constituent un champ d’investigation nouveau pour les EPL et une opportunité, pour elles, d’y jouer un rôle majeur.
Les modes d’intervention de l’économie mixte évoluent et ouvrent de nouvelles voies de décentralisation
Sans réécrire l’Histoire, on pourrait aussi admettre que pendant une très longue période (1920-1982), l’économie mixte a surtout servi de force auxiliaire à l’État-qui en avait une vision plutôt dirigiste-afin d’accélérer l’équipement et/ou la reconstruction du pays. Ce n’est que progressivement, en accompagnement du mouvement général de décentralisation, qu’une forme d’autonomisation -pas toujours bien contrôlée- s’est organisée dans les collectivités.
Une période de « compétence générale » s’est ouverte, durant laquelle chaque niveau territorial a pu légitimer ses actions en dehors de tout schéma directeur global et déterminer seul ses priorités stratégiques. Période pleine de risques et d’opportunités au cours de laquelle le monde de l’économie mixte a pu, simultanément, multiplier ses domaines d’intervention dans toutes les dimensions de la fabrique de la ville et du développement économique, élargir la gamme de ses outils pour s’adapter aux nouveaux besoins et chercher à consolider ses modèles économiques dans un contexte de contraction des moyens publics. On rencontrait des SEM un peu à tous les étages et cela ne s’est pas fait sans quelques « accidents de parcours », mais au total, l’utilité sociale engendrée et la valeur ajoutée générée se sont révélées bien supérieures aux pertes : plus d’investissements, plus de services, plus d’emplois.
Une nouvelle dynamique s’instaure, donnant sans doute un sens nouveau à l’intervention des EPL, à mesure que les marges de manœuvre des collectivités pour piloter leur développement territorial doivent s’élargir. Les élus s’emparent de ces outils, toujours pour faire prévaloir efficacité et intérêt général dans les projets locaux, mais aussi pour y concentrer des expertises nécessaires à la mise en œuvre de leurs nouvelles compétences. Ainsi, d’un secteur organisé et piloté centralement par l’État pour répondre aux besoins globaux d’aménagement, d’infrastructures et de logement du pays, l’économie mixte est devenue,par étapes,un dispositif privilégié par de nombreuses collectivités pour la planification et le développement des projets de territoires.
Les EPLEPLEntreprise publique locale sont amenées à devenir des vecteurs de la démocratisation de la vie locale
Au-delà de leur rôle de vecteurs d’une nouvelle décentralisation, les EPL peuvent aussi s’affirmer comme les instruments privilégiés d’une participation des citoyens aux décisions impliquant un développement territorial qui les concerne au plus près. Dans une société qui s’interroge de plus en plus sur les seuils d’acceptabilité, de tolérance et même de résilience des populations face aux évolutions et autres transitions, la recherche permanente du participatif, concertatif, consultatif et informationnel est devenu l’un des exercices obligé de toute dynamique de projet, et c’est bien.
Avec l’EPL, sous une forme para-institutionnelle à caractère duale, mi-politique, mi-économique,il est aussi possible d’atteindre l’objectif démocratique, puisque ses racines profondes sont dans la démocratie locale. Aujourd’hui, est-il exagéré d’imaginer l’économie mixte s’affirmant petit à petit comme facteur de régulation des transitions ? Dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources naturelles, la contraction de la dépense publique et la nécessité d’imposer des choix contraints, les EPL peuvent-elles devenir d’efficaces instances de légitimation des arbitrages au niveau local?
De par leur modèle économique et leur composition qui garantit le contrôle démocratique,elles sont outillées et fondées à interagir en proximité avec les citoyens et à générer une forme de contrôle dans la chaîne de décision. À l’heure où l’association de la société civile est devenue une condition indispensable de la réussite et de l’acceptation de l’action publique, les EPL ont la capacité de se distinguer comme lieux d’appréhension collective de certains choix de développement économique.
Plus encore, avec des ajustements fonctionnels adaptés, l’EPL peut devenir le creuset tant attendu d’une réforme radicale de la posture du maître d’ouvrage, en associant très en amont les populations concernées à la découverte et/ou la définition des usages et à l’évaluation des impacts des projets qu’on leur destine. Mais ça c’est encore une autre histoire… Dans tous les cas, cela signifie aussi que les EPL devront également avancer de façon résolue sur la voie de la modernisation de leur organisation et de leur fonctionnement.
Pour toutes ces raisons, il serait de bonne politique de la part des acteurs publics et privés, de profiter de l’opportunité offerte par la présence sur tout le territoire métropolitain et ultramarin d’un réseau de proximité d’EPL, dense et tonique, pour promouvoir un développement innovant et accompagner des territoires trop esseulés, dont seul le sens l’intérêt général peut redessiner le futur.
Stéphane Keita
Parcours |
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Aatiko Conseils Président Juillet 2017 Aujourd'hui |
Citadia Président Juin 2017 Aujourd'hui |
Conseils Évaluations Immobilières (CEI) Président Avril 2016 Aujourd'hui |
Services conseil expertises territoires Président-directeur général Février 2015 Aujourd'hui |
Société immobilière du Théâtre des Champs Élysées Administrateur Décembre 2012 Aujourd'hui |
Les Docks - Cité de la Mode et du Design Président Février 2013 à Juin 2017 |
Société du Grand Théâtre des Champs Élysées Administrateur Décembre 2012 à Mai 2016 |
Fondation EDF Administrateur 2010 à Mai 2016 |
Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine Membre du conseil d'administration Février 2013 à Mars 2015 |
Bpifrance Membre du Comité national d'orientation 2013 à 2015 |
Caisse des Dépôts Directeur du développement territorial et du réseau Janvier 2013 à Janvier 2015 |
Foncière rénovation montagne Président 2013 à 2015 |
Exterimmo Président 2013 à 2015 |
Société Nationale Immobilière (SNI) Président du conseil de surveillance Septembre 2012 à 2014 |
Caisse des Dépôts Directeur de cabinet du Directeur général Juillet 2012 à Janvier 2013 |
AORIF Président Décembre 2011 à Juillet 2012 |
Groupe SNI Membre du directoire, en charge de la Rénovation Urbaine et du Grand Paris Septembre 2006 à Juillet 2012 |
Caisse des Dépôts Directeur Régional Rhône-Alpes, Directeur Inter-régional Centre-Est (Rhône-Alpes; Bourgogne; Auvergne) 2003 à 2005 |
Ministère de l'Intérieur Préfet de la Haute-Loire Juillet 2000 à Décembre 2002 |
Ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance Chef de cabinet et conseiller auprès du ministre Juin 1997 à Octobre 1999 |
Mairie de Sarcelles Secrétaire général Novembre 1995 à Mai 1997 |
Ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance Inspecteur des finances Septembre 1993 à Octobre 1995 |
Ministère de l'industrie et du commerce extérieur Chef de cabinet du ministre Juillet 1991 à Mars 1993 |
Ministère de l'industrie et du commerce extérieur Sous-préfet Juillet 1988 à Juin 1991 |
ENA Diplômé 1986 à 1988 |
Services conseil expertises territoires
Société de conseil et d’appui aux territoires, spécialiste de l'économie mixte et du développement territorial
Missions : accompagne les initiatives locales dans les métiers de l’aménagement, du logement ou de la gestion de services publics mais également les nouveaux enjeux des territoires tels l’ingénierie financière, la transition territoriale, le développement économique, l’attractivité touristique, la programmation immobilière, la transition démographique ou encore la transition écologique et énergétique
- la SCET est une filiale de la Caisse des dépôts, avec 6 directions interrégionales et 13 agences territoriales
Création : 1955 (Société centrale pour l'équipement du territoire) et en 2012 Pôle “conseil aux territoires”
Président-directeur général : Stéphne Keita
Tél. : 01 55 03 30 99
Fédération des Entreprises Publiques Locales
• La fédération des entreprises publiques locales (EPL) réunit : 1310 EPL (en 2020), dont 899 SEM, 387 SPL et 24 Semop
- 574 629 logements gérés
- 65 % des EPL sont pluridisciplinaires
• Chiffres d’affaires (2019) : 13,7 Md€ (en cumul)
• Capital social : 5 Md€
• Emplois (2019) : 63 377 emplois
• Président : Patrick Jarry (maire de Nanterre)
• Directeur général : Thierry Durnerin
• Responsable du pôle promotion : Benjamin Gallèpe
• Contact : Benjamin Gallèpe
• Tél. : 01 53 32 22 00 / 01 53 32 22 41