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« S’atteler à accompagner des jeunes sans logement à la rentrée universitaire » (Paul Mayaux, FAGE)

News Tank Cities - Paris - Tribune n°197200 - Publié le 23/10/2020 à 17:43
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Paul Mayaux - ©  D.R.

Répondre à la problématique de l’accès au logement des jeunes est plus qu’impératif et notamment auprès des populations les plus précaires. Ces dernières années, la question du logement est au cœur des politiques sociales. Mais il n’en reste pas moins que les actions ambitieuses mises en place jusqu’à présent, se heurtent aux difficultés de la réalité. Tandis que le logement est vecteur d’émancipation et de réussite, il représente toujours le 1e poste de dépense pour les jeunes. Lors du confinement, plus de 1 jeune sur 2 (54 %) déclare avoir rencontré des difficultés afin de payer des charges locatives, écrit Paul Mayaux
, président de la fédération des associations générales étudiantes (FAGE Fédération des associations générales étudiantes ) depuis septembre 2020, dans une tribune adressée à News Tank, le 22/10/2020.

Si l’accès à un logement digne est une question qui nourrit nos inquiétudes depuis de nombreuses années, il en est au centre depuis la crise sanitaire. Les fédérations du réseau de la FAGE Fédération des associations générales étudiantes (34 fédérations territoriales, 19 fédérations de filière et 3 membres associés). Revendique près de 2000 associations et syndicats, soit environ… ont dû s’atteler à la mise en place des dispositifs d’hébergements provisoires de sorte à pouvoir accompagner des jeunes qui se retrouvaient sans logement à la rentrée universitaire. La précarité croissante est une cause, mais bien d’autres viennent l’abonder.

Voici la tribune de Paul Mayaux.


Difficultés à payer des charges locatives

La Fédération des associations générales étudiantes est la 1e organisation étudiante de France. Elle a pour but de garantir l’égalité des chances de réussite dans le système éducatif. C’est pourquoi elle agit pour l’amélioration constante des conditions de vie et d’études des jeunes en déployant des activités dans le champ de la représentation et de la défense des droits. En gérant des services et des œuvres répondant aux besoins sociaux, elle est également actrice de l’innovation sociale.

Aujourd’hui, répondre à la problématique de l’accès au logement des jeunes est plus qu’impératif et notamment auprès des populations les plus précaires. Ces dernières années la question du logement est au cœur des politiques sociales, mais il n’en reste pas moins que les actions ambitieuses mises en place jusqu’à présent, se heurtent aux difficultés de la réalité.

Tandis que le logement est vecteur d’émancipation et de réussite, il représente toujours le premier poste de dépense pour les jeunes. Lors du confinement, plus d’un jeune sur deux (54 %) déclare avoir rencontré des difficultés afin de payer des charges locatives. Si l’accès à un logement digne est une question qui nourrit nos inquiétudes depuis de nombreuses années, il en est au centre depuis la crise sanitaire. Les fédérations du réseau de la FAGE Fédération des associations générales étudiantes ont dû s’atteler à la mise en place des dispositifs d’hébergements provisoires de sorte à pouvoir accompagner des jeunes qui se retrouvaient sans logement à la rentrée universitaire. La précarité croissante est une cause, mais bien d’autres viennent l’abonder.

Un premier frein qui ne s’est pas résorbé

Les jeunes et notamment les étudiants sont un public en forte mobilité, ayant des besoins particuliers et soumis à des changements fréquents. De plus en plus nombreux et souvent amenés à rejoindre d’autres académies lors d’un cursus universitaire moins linéaire qu’auparavant, ces derniers sont notamment confrontés à la problématique des délais d’attribution. Tandis qu’accorder l’accès au parc HLM aux étudiants constituerait une politique de l’habitat plus juste, leur accès est conditionné à un traitement des dossiers conséquent qui ne laisse aucunement la possibilité pour les étudiants d’investir ce parc locatif. Une 1e réflexion doit être menée sur la diminution de ces échéances, les jeunes étant fortement demandeurs sur des délais très restreints.

En parallèle et au-delà de l’image que peut renvoyer le parc HLM, sa conception est faite de sorte à accueillir des familles mononucléaires et n’est donc pas adaptée à un étudiant seul. Cependant, une solution peu coûteuse et efficiente qui fait ses preuves est le développement du système de collocation dont la généralisation fut permise avec la loi ELAN Évolution du logement et aménagement numérique - Loi « Logement » adoptée le 23/11/2018 par le Parlement . Bien entendu, il est nécessaire de travailler à la facilitation de l’opérabilité de ces demandes afin qu’elles soient en cohérence avec la réalité des demandes particulières du public cible. La collocation, en plus d’être une solution à l’ouverture du parc HLM à destination des étudiants, constitue une réelle plus-value pour la réussite scolaire et constitue un vecteur fort de lutte contre l’isolement social.

De l’écoresponsabilité à la lutte contre l’isolement social

S’investir dans une politique de construction massive n’est aujourd’hui plus suffisant, il faut également pouvoir répondre aux attentes environnementales qui sont la clé pour un avenir partagé et durable. Si les nouvelles constructions intègrent davantage la question de l’éco-responsabilité en leur sein, ce n’est souvent pas le cas des logements qui n’ont pas eu l’occasion d’être réhabilités aux normes thermiques, à l’instar d’une partie du parc HLM. Initié à l’après-guerre, l’émergence de ce parc locatif qui a accueilli sur de longues périodes des familles entières n’a souvent pas été rénové, ce qui contribue à l’image de vétusté des logements mais surtout à la surconsommation énergétique, néfaste dans le cadre du réchauffement climatique ainsi que de la précarité énergétique des ménages.

La question de la lutte contre l’isolement est une question qui ne doit pas non plus être traitée à part. Problématique grandissante, la dépression est la 1e maladie touchant les jeunes, et 64 % d’entre eux déclarent avoir été affectés psychologiquement lors du confinement. La crise sanitaire a réellement mis en exergue cette thématique, et il existe pourtant des leviers pour lutter contre.

L’agencement des espaces dans la conceptualisation des biens fonciers à destination des étudiants est une question centrale. Il est primordial de prendre en compte les espaces communs de sorte à créer de réels lieux de vie, d’animation, de solidarité, de pratique d’activité physique, d’échange et même d’engagement. Permettre la mise en place de lieux de vie mutualisés mais également d’espaces verts au sein des résidences constituent désormais un critère décisif pour un logement à destination des jeunes.

L’ouverture du parc HLM est toujours un enjeu central

S’investir dans une politique juste, ambitieuse et éco-responsable n’est pas chose aisée. S’adapter aux mutations sociétales demande un effort constant et peut parfois être prohibé par l’arrivée de certaines restrictions telles que la baisse des APL Aide personnalisée au logement - aide financière destinée à réduire le montant du loyer qui est censée solvabiliser les locataires et sécuriser les bailleurs, ou encore la réduction de loyer solidarité qui a largement affecté le rythme des projets de construction. A cela s’ajoute l’augmentation de la TVA sur la construction sociale et d’autres prérogatives néfastes à la construction immobilière.

L’ouverture du parc HLM est donc toujours un enjeu central pour l’avenir des jeunes, qui peut dépasser les contraintes précitées. Les questions de développement durable et de lutte contre l’isolement social sont du même acabit : il faut pouvoir consacrer des moyens humains, financiers et matériels adaptés à du long terme et ainsi réaliser une politique de l’habitat qui soit à la hauteur des enjeux contemporains.

 

La rubrique est dirigée par Jean-Luc Berho (berhoji@laposte.net), créateur des Entretiens d’Inxauseta, événement annuel dédié aux politiques du logement et de l’habitat. L’édition 2020 a eu lieu le 28/08/2020 à Bunus (Pyrénées-Atlantiques). Il est également président de la Coopérative de l’immobilier, à Toulouse. La rubrique a vocation à mettre en exergue des avis experts sur l’accès au logement, le parcours résidentiel, la politique de la ville, l’urbanisme et l’aménagement des territoires, en France et à l’international.

Parcours

Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE)
Vice-président en charge des affaires sociales
Métropole du Grand Nancy
Élu au conseil de la vie étudiante
Institut d’administration des entreprises de Nancy (IAE Nancy School of Management)
Élu au conseil d’institut

Établissement & diplôme

Institut d’administration des entreprises de Nancy (IAE Nancy School of Management)
Licence mention Administration générale territoriale, administration et économie sociale

Fiche n° 41429, créée le 23/10/2020 à 15:52 - MàJ le 23/10/2020 à 15:53

Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE)

Fédération des associations générales étudiantes (34 fédérations territoriales, 19 fédérations de filière et 3 membres associés). Revendique près de 2000 associations et syndicats, soit environ 300 000 étudiants
Création : 1989
Statut : association
Président : Maëlle Nizar
Secrétaire général : Marilyne Henriques
Contact presse : Élisa Mangeolle
Tél. : 01 40 33 70 70


Catégorie : Enseignement supérieur et formation


Adresse du siège

79, rue Périer
92120 Montrouge France


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Fiche n° 8750, créée le 11/06/2019 à 14:54 - MàJ le 04/09/2024 à 16:51


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