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ExclusifPôles d’échanges multimodaux : « Repenser les espaces autour des gares avec une AOM » (V. Lacroute)

News Tank Cities - Paris - Interview n°123063 - Publié le 20/06/2018 à 18:19
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©  Lionel Barbe
Valérie Lacroute, députée de la 2e circonscription de Seine-et-Marne - ©  Lionel Barbe

« L’idée n’est plus de construire des gares routières, mais de véritables pôles d’échanges multimodaux qui accueillent tous types de mobilités. Le principal objectif est de repenser les espaces autour des gares avec une autorité organisatrice de la mobilité (AOM Autorité organisatrice des mobilités ) qui pilote les réaménagements nécessaires. L’objectif est que chaque individu puisse venir avec le mode de transport qu’il souhaite, le déposer, puis emprunter un mode de transport de masse. Il s’agit simplement de donner une définition plus moderne, réaliste des déplacements à l’heure actuelle », déclare à News Tank le 20/06/2018, Valérie Lacroute Vice-présidente, Chargée de l’Agriculture et de l’Alimentation. @ Région Île-de-France (Conseil régional d’Île-de-France) • Présidente @ Communauté de communes du Pays de Nemours
, députée de Seine-et-Marne, présidente du groupe de travail sur la “mobilité plus intermodale” lors des Assises de la mobilité, en 2017.

Selon elle, la LOM Loi d’orientation des mobilités du 24/12/2019, promulguée le 26/12/2019 doit être examinée en Conseil d’État fin juillet 2018 et présentée en Conseil des ministres à l’automne 2018. « Je participerai aux discussions sur la LOM. Nous n’avons pas encore défini avec le groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale qui sera le rapporteur. Tout le monde attend cette loi. Les Assises de la mobilité, organisées en amont fin 2017, ont mobilisé beaucoup d’experts qui s’y sont investis. Beaucoup de questions, abordées dans le cadre d’autres lois telles que le Pacte ferroviaire ou la loi ELAN Évolution du logement et aménagement numérique - Loi « Logement » adoptée le 23/11/2018 par le Parlement , renvoient à la LOM », précise la députée.

Valérie Lacroute répond à News Tank sur le développement des nouvelles mobilités autour des gares urbaines.


« Il s’agit simplement de donner une définition plus moderne et réaliste des déplacements »

Que signifie la transformation des gares “classiques” en pôles d’échanges multimodaux ?

Durant des années, ce que nous appelons les gares “classiques” se résumait souvent à un parvis en face de la gare, qui accueillait parfois des bus et le plus souvent des voitures. Au fil des 30 dernières années, d’autres modes de transport se sont développés. Certaines gares ont commencé à valoriser les liaisons piétonnes, cyclables… Plus récemment, le covoiturage, le transport à la demande, les cars “Macron” se sont également installés aux abords des gares.

L’idée n’est plus de construire des gares routières »

L’idée n’est plus de construire des gares routières, mais de véritables pôles d’échanges multimodaux qui accueillent tous types de mobilités. L’objectif est que chaque individu puisse venir avec le mode de transport qu’il souhaite, le déposer, puis emprunter un mode de transport de masse. Il s’agit simplement de donner une définition plus moderne, réaliste des déplacements à l’heure actuelle.

Est-ce que l’ouverture à tous ces modes de transport intègre également la micro-mobilité (trottinette, mono-roue électrique, roller, skate-board…) ?

Il faut prendre le sujet en compte »

Pas tout à fait. Les micro-mobilités relèvent du Code de la route et non du Code des transports. Je pense toutefois que le sujet sera traité dans le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM). Il s’agit de se demander si la trottinette et la mono-roue électrique peuvent circuler sur le trottoir et les espaces autour des gares au regard du risque d’accident. Il faut prendre le sujet en compte, car l’usage de ces modes de déplacement se développe de plus en plus.

Pour aménager des espaces permettant la prise en compte de multiples modes de transport autour des gares, faut-il créer un code de la rue ou une réglementation particulière ?

Il est préférable d’adapter le Code de la route »

Je ne suis pas favorable à créer un code de la rue, car nous faisons des lois sur tout. Il est préférable d’adapter le Code de la route que de créer une réglementation particulière. Tout le travail va consister à préciser si le mode de déplacement visé se rapproche plus du piéton ou du deux-roues. Le ministère des Transports devra affiner toutes ces questions.

Repenser l’espace autour des gares pour favoriser une mobilité multimodale signifie également réduire les surfaces de stationnement pour les voitures. Comment trouver un équilibre dans des villes qui ne vont pas se décongestionner du jour au lendemain ?

Tout dépend du milieu dans lequel nous nous situons : milieu urbain dense ou territoires ruraux. Sur ces derniers, il ne faut pas imaginer supprimer la voiture du jour au lendemain. Les transports en commun ou à la demande n’y sont parfois pas du tout adaptés. Souvent, dans les milieux ruraux, le mode de transport le plus adapté reste la voiture. Si ce mode de transport doit demeurer majoritaire, il faut en revanche parvenir à développer le partage de la voiture à travers le covoiturage, l’autopartage… pour se déplacer jusqu’aux espaces multimodaux.

Il faut continuer à avoir dans certains secteurs des parkings en surface ou en sous-sol, mais en les adaptant en fonction des contraintes »

Concrètement, cela consiste à installer des “arrêts minute”, tels que ceux qui existent déjà aux abords des aéroports. Il est nécessaire de maintenir ces lieux, car nous ne pourrons pas totalement supprimer la voiture. Il faut continuer à avoir dans certains secteurs des parkings en surface ou en sous-sol, mais en les adaptant en fonction des contraintes. Dans ces parkings, nous pouvons peut-être privilégier les usagers qui se déplacent en covoiturage en leur donnant la possibilité d’y réserver un emplacement.

En milieu urbain, nous devons être plus contraignants sur le stationnement des voitures »

En milieu urbain, nous devons être plus contraignants sur le stationnement des voitures, ainsi que renforcer et développer le transport en commun. Il faut aussi absolument installer de vrais parcs à vélos sécurisés. Ils ne sont, pour l’instant, pas suffisamment sécurisés ce qui dissuade beaucoup d’usagers de déposer leur vélo. Le principal objectif est de repenser les espaces autour des gares avec une autorité organisatrice de la mobilité (AOM Autorité organisatrice des mobilités ) qui pilote les réaménagements nécessaires.

Quel est le calendrier de la LOM Loi d’orientation des mobilités du 24/12/2019, promulguée le 26/12/2019 selon vous ?

La LOM devrait être examinée en Conseil d’État fin juillet 2018 et présentée en Conseil des ministres à l’automne 2018. Elle sera ensuite présentée à l’Assemblée nationale en même temps que la loi de finances 2019 ce qui risque de compliquer la tâche.

Prendrez-vous part aux discussions sur la LOM, notamment en tant que rapporteur ?

Je participerai aux discussions sur la LOM »

Je participerai aux discussions sur la LOM. Nous n’avons pas encore défini avec le groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale qui sera le rapporteur. Tout le monde attend cette loi. Les Assises de la mobilité, organisées en amont fin 2017, ont mobilisé beaucoup d’experts qui s’y sont investis. Beaucoup de questions, abordées dans le cadre d’autres lois telles que le Pacte ferroviaire ou la loi ELAN Évolution du logement et aménagement numérique - Loi « Logement » adoptée le 23/11/2018 par le Parlement , renvoient à la LOM.

Valérie Lacroute


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Parcours

Région Île-de-France (Conseil régional d’Île-de-France)
Vice-présidente, Chargée de l’Agriculture et de l’Alimentation.
Communauté de communes du Pays de Nemours
Présidente
Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART)
Membre du conseil d’administration (AOM de moins de 100 000 habitants)
Communauté de communes Pays de Nemours
Présidente
Ville de Nemours
Maire
Avenir Transports
Co-présidente avec Benoît Simian (LREM)
Assemblée nationale
Vice-présidente du groupe Les Républicains
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire
Membre
Assemblée nationale
Députée de la 2e circonscription de Seine-et-Marne
Assemblée nationale
Membre de la commission des finances
Ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques (MTEECPR)
Présidente du groupe de travail “Mobilité plus intermodale” aux Assises de la mobilité
Communauté de communes du Pays de Nemours
Présidente
Mairie de Nemours
Maire
Assemblée nationale
Membre des commissions du développement durable et de l’aménagement du territoire
Organisation professionnelle des transports d’Île-de-France (Optile)
Secrétaire générale
Conseil général de Seine-et-Marne
Directrice des transports
Conseil général de Seine-et-Marne
Chef du service des transports
Veolia Transport (anciennement CGEA et Connex)
Responsable des études marketing

Fiche n° 31414, créée le 20/06/2018 à 16:43 - MàJ le 01/02/2022 à 12:34

Assemblée nationale

Chambre basse qui forme, avec le Sénat, le Parlement français. Exerce une partie du pouvoir législatif
- 577 députés
• Création : 04/10/1958 (Ve République)
• Contact : Président de l’Assemblée
• Tél. : 01 40 63 60 00


Catégorie : Etat et autorités publiques


Adresse du siège

126 rue de l’Université
75355 Paris sp 07 France


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Fiche n° 6561, créée le 13/02/2018 à 16:22 - MàJ le 22/11/2024 à 11:31

©  Lionel Barbe
Valérie Lacroute, députée de la 2e circonscription de Seine-et-Marne - ©  Lionel Barbe