Demandez votre abonnement gratuit d'un mois !

L’abonnement à News Tank Cities est payant, merci de respecter la propriété intellectuelle et de ne pas transférer cet article sans autorisation préalable de News Tank Cities.

Logement, rénovation, sols : s’attaquer aux 3 défis majeurs des 20 prochaines années (Yannick Jadot)

News Tank Cities - Paris - Tribune n°237233 - Publié le 17/12/2021 à 17:00
- +
©  D.R.
Yannick Jadot, candidat à la présidentielle 2022 - ©  D.R.

S’il y a un enjeu qui est bien au centre des crises sociales, environnementales et économiques, c’est bien la thématique du logement. C’est d’ailleurs pour cela que ce secteur est, et a toujours été, au cœur du projet des écologistes. Rappelons d’abord que c’est une ministre écologiste - Cécile Duflot - qui a mis en place l’encadrement des loyers dans les zones tendues. Notons aussi qu’aujourd’hui, ce sont les maires écologistes à Lyon depuis cette année, et à Bordeaux à partir de l’année prochaine qui mettent en place cet encadrement, écrit Yannick Jadot Député européen @ Parlement européen
Né en 1967 en Picardie
, dans une tribune adressée à News Tank, le 16/12/2021.

Pour autant, beaucoup reste à faire et le prochain quinquennat sera décisif. Les écologistes s’attaqueront aux 3 défis majeurs des 20 prochaines années que sont le manque de logement, la rénovation du parc existant et la fin de l’artificialisation des sols.  Il y a d’abord urgence à parer au manque de logements qui existe aujourd’hui en France.

Selon la Fondation Abbé Pierre • Statut : fondation reconnue d’utilité publique• Mission : agir pour le logement des défavorisés • Création : 1988 • Présidente : Marie-Hélène Le Nedic • Délégué général : Christophe… , on dénombre près de 300 000 sans-abris en France, deux fois plus qu’en 2012. Sur les 3,5 millions de demandes de logements sociaux chaque année, près des deux tiers des demandes restent sans proposition.

Voici la tribune de Yannick Jadot, député européen, candidat à l’élection présidentielle de 2022 au nom d’Europe Écologie Les Verts, depuis le 28/09/2021.


Encadrement des loyers dans les zones tendues

S’il y a un enjeu qui est bien au centre des crises sociales, environnementales et économiques, c’est bien la thématique du logement. C’est d’ailleurs pour cela que ce secteur est, et a toujours été, au cœur du projet des écologistes. Rappelons d’abord que c’est une ministre écologiste - Cécile Duflot - qui a mis en place l’encadrement des loyers dans les zones tendues. Notons aussi qu’aujourd’hui ce sont les maires écologistes à Lyon depuis 2021, et à Bordeaux à partir de l’année prochaine qui mettent en place cet encadrement. Pour autant, beaucoup reste à faire et le prochain quinquennat sera décisif.

Les écologistes s’attaqueront aux 3 défis majeurs des 20 prochaines années que sont le manque de logement, la rénovation du parc existant et la fin de l’artificialisation des sols. Il y a d’abord urgence à parer au manque de logements qui existe aujourd’hui en France. Selon la Fondation Abbé Pierre, on dénombre près de 300 000 sans-abris en France, deux fois plus qu’en 2012. Sur les 3,5 millions de demandes de logements sociaux chaque année, près des deux tiers des demandes restent sans proposition.

Bâtir 700 000 logements sociaux »

Il est grand temps de sonner la mobilisation générale. Dès l’installation du Gouvernement écologiste, nous mettrons toute notre énergie pour faire en sorte qu’à la fin du quinquennat, toutes les Françaises et les Français puissent être logés dignement.

Nous lancerons par conséquent un grand plan de construction qui devra permettre de bâtir 700 000 logements sociaux - soit près de 150 000 logements chaque année, ce qui équivaut à la taille d’une ville comme Angers ou Dijon. Une partie de ces constructions neuves sera dédiée à la jeunesse et aux étudiants. C’est évidemment plus ambitieux que tout ce qui a été fait depuis des années, mais vu l’urgence nous ne pouvons plus nous contenter d’attendre et il faut se donner collectivement les moyens de relever ce défi incontournable.

Réellement garantir un droit au logement

Nous porterons le niveau d’exigence de la part de logements sociaux (loi SRU Loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, du 13/12/2000, dont l’article 55 impose un quota de 25 % de logements sociaux en 2025, dans chaque commune de 3 500 habitants ) de 20 à 25 % et de 25 à 30 %, tout en durcissant les pénalités financières contre les maires qui refusent de respecter leurs obligations. Nous financerons les aides à la pierre à hauteur de 800 M€ par an, répartis entre l’État, Action logement, et les collectivités territoriales et nous continuerons de soutenir les maires bâtisseurs à condition, bien sûr, qu’ils s’engagent à mettre un terme à l’artificialisation.

Enfin, un quinquennat écologiste c’est un quinquennat qui permettra réellement de garantir un droit au logement. Nous souhaitons que plus personne, et notamment les jeunes en études ou qui entrent sur le marché du travail, se voient refuser un appartement parce qu’ils ne pourraient pas apporter les cautions ou garanties demandés par les propriétaires.

C’est une redoutable discrimination qui mine le développement social et économique. Nous mettrons en place un système qui remplace les cautions et autres systèmes de garanties. Dans les premiers mois du quinquennat, nous définirons avec les associations et les professionnels du secteur l’outil le plus efficace pour y arriver. Par ailleurs, nous ferons appliquer, réellement, le dispositif droit au logement de la loi de 2007.

Grand plan de rénovation des bâtiments qui atteindra 10 Md€ par an en 2024

Autre priorité majeure des écologistes : mettre un terme à la précarité énergétique en France. Aujourd’hui, 12 millions de personnes sont dans l’incapacité de se chauffer de manière satisfaisante. C’est une ambition de justice sociale indispensable et un impératif environnemental indéniable. Nous serons dans l’incapacité de tenir nos objectifs climatiques si nous ne rénovons pas de manière performantes 700 000 logements chaque année. C’est un défi colossal, tant les Gouvernements précédents ont pris du retard en la matière !

Un droit opposable à la rénovation pour les locataires »

Pour y arriver, nous allierons mesures de court terme et mesures de moyen terme. En attendant la mise en place aussi vite que possible, en concertation avec les fournisseurs, d’une tarification sociale de l’énergie nous augmenterons dès le début du mandat le chèque énergie afin qu’il atteigne 400 € pour les 5,8 millions de ménages qui en ont le plus besoin.

À moyen terme, nous lancerons un grand plan de rénovation des bâtiments qui atteindra, dès 2024, 10 Md€ par an, et nous créerons un droit opposable à la rénovation pour les locataires dont les propriétaires refusent de faire les travaux. Pour qu’aucun propriétaire se retrouve dans une impasse financière, nous mettrons en place une avance complète du coût des travaux qui sera accordée par un service public de la rénovation énergétique, financé directement par les énergéticiens.

La 3e priorité sera d’octroyer à la protection du vivant la place qu’elle mérite en se donnant les moyens d’atteindre l’objectif de zéro artificialisation nette en 2050. Depuis des décennies, nous sacrifions la biodiversité pour défendre un modèle d’urbanisme à bout de souffle. Le même système qui rend tant de Français dépendants de la voiture individuelle nous expose aux inondations, assèche nos sous-sols et accélère l’artificialisation des sols de 8,5 % par an.

Nous appliquerons les propositions de la Convention citoyenne

Les écologistes auront le courage de dire stop à l'expansion périurbaine incontrôlée, encore trop encouragée aujourd’hui. Nous devons à la fois réapprendre collectivement à vivre ensemble, à redynamiser nos centres-villes et notre tissu de villes moyennes à travers tout le territoire national, à rétablir une meilleure mixité sociale, à revitaliser nos commerces et à développer la nature en ville. Pour que cet objectif devienne réalité, nous appliquerons les propositions de la Convention citoyenne qu’Emmanuel Macron a exclues, notamment le moratoire sur le développement de nouvelles grandes zones commerciales et d’entrepôts logistiques, comme ceux destinés à Amazon.

5 ans d’inaction sur le sujet du logement »

Nous exigerons également des collectivités territoriales qu’elles intègrent à leurs plans locaux d’urbanisme les questions bio-climatiques, et que chaque programme de construction neuve comprenne un espace extérieur. De telles mesures ne pourront réussir qu’à condition d’investir massivement dans l’enseignement supérieur, l’apprentissage et la formation professionnelle concernant tous les métiers de la filière du bâtiment.

Après 5 ans d’inaction sur le sujet du logement, il est urgent que les écologistes offrent à la France l’opportunité de changer de cap. Outre les bienfaits sociaux et écologiques de notre projet, nous pourrons ainsi créer des milliers d’emplois non délocalisables, et ce sur l’ensemble du territoire, même dans les régions les plus isolées. Ne nous contentons plus de simples objectifs, donnons-nous les moyens de les atteindre. C’est l’ambition des écologistes. C’est ma volonté.

La tribune « Présidentielle 2022 » est dirigée par Jean-Luc Berho (berhoji@laposte.net), créateur des Entretiens d’Inxauseta, événement annuel dédié aux politiques du logement et de l’habitat. L'édition 2021 a eu lieu le 27/08/2021 à Bunus (Pyrénées-Atlantiques) sur la thématique : « Présidentielle 2022 : plaçons l’habitat au cœur du projet politique ». Jean-Luc Berho est également président de la Coopérative de l’immobilier, à Toulouse. La rubrique a vocation à mettre en exergue des avis experts sur l’accès au logement, le parcours résidentiel, la politique de la ville, l’urbanisme et l’aménagement des territoires, en France et à l’international.

Yannick Jadot


Né en 1967 en Picardie


Consulter la fiche dans l‘annuaire

Parcours

Parlement européen
Député européen
Greenpeace France
Directeur de campagne et porte parole
Solagral
Responsable de projet (Afrique, Asie, Bangladesh)

Établissement & diplôme

Université Paris-Dauphine
Maîtrise en commerce international, spécialisée en économie du développement

Fiche n° 44931, créée le 17/12/2021 à 16:13 - MàJ le 17/12/2021 à 16:46


© News Tank Cities - 2024 - Code de la propriété intellectuelle : « La contrefaçon (...) est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende. Est (...) un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit en violation des droits de l'auteur. »